Bolivie : Sucre : Les délices de la ville blanche

Nous arrivons à Sucre le 17 Mai 2019, en provenance de Potosi, en début de soirée, après environ 3H de bus somme toute confortable, sur des routes en bon état. Parfait si ce n’avait été l’heure de retard au départ, et le cafouillis à la gare routière pour trouver d’où partait notre bus…mais déjà, nous avions été contents de découvrir que si, finalement, la Bolivie disposait bien de gares routières…

Notre hôtel n’est pas des plus mémorables, mais a l’avantage d’être à proximité d’une institution pour les voyageurs arrivant à Sucre : El Condor. On y dîne un peu par hasard, d’une bonne cuisine végétarienne bolivienne adaptée aux goûts occidentaux, et retournons vite à l’hôtel en nous promettant d’y revenir.

La journée du lendemain passe à peu de choses : nous nous laissons gentiment porter par la douceur de la ville en sucre. Nous émergeons avec notre rituel : blog, devoirs, bagages, changement d’hôtel : Geoffrey a trouvé un endroit génial : “El Jardin de Su Merced”, un B&B en haut de la Calle Calvo, la rue qui mène directement au centre. C’est la demeure d’une grande famille de la ville, un peu déchue, qui a donc reconverti une partie de son habitation pour accueillir les touristes. Carmen, hyper classe, et qui est très fière de pouvoir nous parler dans un français très distingué, nous fait visiter sa maison, et nous montre les portraits de famille, les objets de son grand-père, et…le magnifique jardin, la terrasse, et puis nous mène à notre jolie chambre. Ha… on va être bien ici ! En plus, Sucre n’est plus qu’à 2750 mètres d’altitude, et après les jours passés dans le Sud Lipez et à Potosi, on se sent tout légers…

El Jardin de su Merced - Sucre - Bolivie
El Jardin de su Merced – Sucre – Bolivie
Cour intérieure - "El Jardin de su Merced" - Sucre - Bolivie
Cour intérieure – « El Jardin de su Merced » – Sucre – Bolivie
Notre chambre- "El Jardin de su Merced" - Sucre - Bolivie
Notre chambre- « El Jardin de su Merced » – Sucre – Bolivie

Mais nous découvrirons la ville plus tard. On profite du superbe jardin, et on retourne à El Condor pour déjeuner. En plus de proposer aux touristes des plats mais aussi des gâteaux, du thé, et des jeux, des cours d’Espagnol, de faire un volontariat pour prendre soin d’animaux, ils organisent eux-mêmes des trecks. Renseignements pris, nous nous engageons dans une partie de Monopoly géant avec Eden et Geoffrey. Ca fait du bien ! Premier après-midi du tour du monde à jouer, et assumer. Ne rien faire ! 4H !! Et c’est Eden qui gagne. Elle aura le sens des affaires quand elle sera grande ! Ou alors elle est déjà bien capable de rouler ses parents trop gagas devant elle.

Partie de Monopoly a El Condor - Sucre - Bolivie
Partie de Monopoly a El Condor – Sucre – Bolivie

Le soir nous dînons tôt dans un restaurant mêlant touristes et locaux, El Germen. Au menu quinoa et hamburgers de lentilles délicieux. Geoffrey se laisse tenter par LA boisson traditionnelle des Andes, la chicha : une boisson à base de maïs et de fruits fermentés. Je goûte. Clairement, j’aime pas du tout ! Berk ! Nous quittons l’hôtel alors qu’un concert se lance dans le restaurant. Pour nous il est temps de rentrer. Journée cocooning jusqu’au bout : Retour vers le futur 2 nous attend !

Le lendemain, 19 Mai, c’est dimanche, jour de marché à Tarabuco, village célèbre pour son marché typique du dimanche, où les Indiens Yampara et Tarabucos des environs viennent vendre leur artisanat aux touristes, et leurs céréales aux habitants. Mais depuis deux jours nous sommes pris d’une indolence certaine…et nous avons envie de profiter encore du joli jardin de Carmen (et de son super petit dej !), plutôt que de partir aux aurores en minibus public à 60 km de Sucre…

On opte finalement pour “les traces de dinosaures”. Sur la plaza 25 de Mayo, la place principale de Sucre, nous prenons le bus à étages du Parque Cretacico, très touristique, lui, et nous voilà en route. Nous arrivons 7 km plus loin en périphérie de la ville dans un décor étrange, entre parc d’attraction inspiré de Jurassic Park et… usine ? C’est quoi ça ? On pensait venir découvrir quelque chose d’exceptionnel et on se retrouve dans un attrape-touriste au milieu d’une carrière d’on ne sait quoi ?

Ici ont été découvertes il y a 25 ans plus de 5 000 “VRAIES” empreintes de dinosaures datant de 68 millions d’années. Le record du monde ! L’Amérique du Sud regorge de traces de dinosaures mais c’est bien ici qu’il y en a le plus ! Et c’est ce qu’on est venus voir. 

On ne s’attendait pas à faire la queue avec plein de gens menacés par un dino géant en papier mâché gardant l’entrée du lieu…Et pour l’environnement industriel : Nous sommes en fait sur le terrain d’une cimenterie toujours en fonctionnement… Et ce ne sont pas quelques empreintes de dino qui l’ont fait renoncer à son activité. On a beau être dimanche, elle est en activité.

Cimenterie devant le Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Cimenterie devant le Parque Cretacico – Sucre – Bolivie

Enfin nous achetons nos billets, et nous choisissons la visite guidée (en Français en plus ! Trop contents !). Nous espérons surtout vite quitter “Disneyland” pour les voir, ces fameuses empreintes ! Notre guide nous introduit d’abord auprès d’une autre petite famille. Des Québécois, eux aussi en voyage pour plusieurs mois : Renée, la mère, Simon, le père, et Antoine et Aristide, les enfants, un peu plus jeunes qu’Eden et qui piaffent tout autant qu’elle de découvrir les traces de dino. 

Et là… le guide nous explique, tranquille, qu’on ne peut pas s’approcher des empreintes avec des enfants de moins de 12 ans. What ?? Mais on ne nous l’a jamais dit ! Ni dans notre guide, ni sur Internet, ni à Sucre en montant dans le bus, et surtout pas en achetant nos billets à l’entrée ! Renée et sa famille sont aussi dépités que nous. 

Il ne nous reste plus qu’à faire la visite de Jurassic Park-Disneyland avec notre guide qui ne fait que débiter sa leçon (en Français, certes, mais bon…). 

Nous déambulons dans le parc, qui, avec le recul, n’est pas si mal fait, entre des dinos taille réelle, et les petites salles donnant plein d’informations sur la vie des grosses bêtes. Finalement les enfants s’amusent bien. Mais chez les parents la déception reste présente. Et Renée et moi jouons les très mauvaises élèves (c’est dommage, elle est institutrice :-)), préférant discuter plutôt que d’écouter les paroles insipides du prof du jour.

Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Parque Cretacico – Sucre – Bolivie
Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Parque Cretacico – Sucre – Bolivie
Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Parque Cretacico – Sucre – Bolivie
Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Parque Cretacico – Sucre – Bolivie

Et les empreintes ? He bien on aura juste le droit de les observer de (très) loin. Elles sont sur une paroi verticale de 150 mètres de haut, et courent sur 1,5 km ! On voit quand même clairement ce qui nous paraît d’ici plein de toutes petites traces…Heureusement que dans Jurassic park-Disneyland il y a une empreinte reconstituée pour se rendre compte de la taille réelle, bien impressionnante. 

En fait, la paroi que nous découvrons aujourd’hui quasi verticale était à l’époque du Crétacé (d’où le nom du parc) le fond d’un lac, bien horizontal. Et c’est avec les mouvements de la terre et la naissance des Andes que le “mur” s’est formé.

La fameuse paroi aux 5000 empreintes de dinosaures - Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
La fameuse paroi aux 5000 empreintes de dinosaures – Parque Cretacico – Sucre – Bolivie
Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Parque Cretacico – Sucre – Bolivie
Empreinte de Dinosaure (reconstitution) - Parque Cretacico - Sucre - Bolivie
Empreinte de Dinosaure (reconstitution) – Parque Cretacico – Sucre – Bolivie

Pourquoi nous n’avons pas pu y accéder ? Parce que pour cela il faut emprunter un petit chemin qui descend bien raide, et certes peu sécurisé (enfin, vu les randos d’Eden en Patagonie, ça aurait été vraiment “trop fastoche” pour elle), mais surtout parce qu’il y a eu un accident l’année précédent (OK, on respecte).

La visite s’achève sur notre déception quand même.. mais avec de nouveaux amis…Et une Eden ravie d’avoir joué avec des petits Québécois et appris plein de choses sur les dino. Elle, elle a adoré !

Retour à Sucre. Nous découvrons un restaurant qui fait des sushis, et on craque. Clairement, on aurait mieux fait de s’abstenir, même si la courette où l’on déjeune est des plus agréable.

Sushi à Sucre - Bolivie
Sushi à Sucre – Bolivie

Nous passons un après-midi studieux dans notre belle chambre d’hôtes et son beau jardin. Et le soir, nous nous offrons un bon dîner dans un restaurant un peu trop classe pour nous, La Taverne. J’ai un peu honte de ma tenue de baroudeuse… Bon, de toute façon, on dînera quand même en doudoune, alors..(non mais le chauffage, y’en a vraiment nulle part dans cette région du monde ?)

Le 20 Mai, nous avons la ferme intention d’enfin partir à la découverte de Sucre. Nous sommes arrivés il y a 3 jours et avons à peine aperçu la place principale et les jolies maisons blanches de notre quartier…Alors que Sucre est réputée pour être “la plus belle ville coloniale de Bolivie”, première capitale de la Bolivie, avant la Paz, et Patrimoine mondial de l’Unesco (encore une !) ! Quelle honte ! Tout ça pour jouer au Monopoly et profiter d’un jardin !

Et c’est pourtant vrai que la ville dégage un charme bien particulier. Ici pas de maison en adobe, mais une ville éclatante, toute blanche, élégante avec ses beaux bâtiments chargés d’histoire et l’énergie d’une ville bien active. Entre traditions et modernité…

Sucre la Blanche - Bolivie
Sucre la Blanche – Bolivie
Porte monumentale - Sucre - Bolivie
Porte monumentale – Sucre – Bolivie
Sucre la Blanche - Bolivie
Sucre la Blanche – Bolivie

Nous démarrons par la Plaza del 25 de Mayo (jour du premier soulèvement populaire, qui se tint ici, à Sucre, en 1809 et mena quelques années plus tard à l’indépendance) où cette fois-ci nous prenons enfin de le temps de nous arrêter sur un banc entre les palmiers, face à la statue incontournable du Général Sucre ! La Bolivie a signé son indépendance en 1825 ici, profitant de ce que l’Espagne vivait sur son sol une période troublée déclenchée par un petit Français quelques années avant, Napoléon. Et le peuple reconnaissant de cette région qu’on appelait alors encore le “Haut Pérou” décida de prendre le nom de son libérateur, Simon Bolivar et de donner le nom de sa capital à son compagnon d’arme, Antonio Jose de Sucre. Et voilà, naissance de la Bolivie, capitale, Sucre. Alors forcément, cette statue est plus que de circonstance ! 

Autour de la place, nous admirons les beaux bâtiments : La Casa de la Libertad, la cathédrale, ou encore le Palacio del Gobierno, qui sert désormais de préfecture.

Palacio del Gobierno - Sucre - Bolivie
Palacio del Gobierno – Sucre – Bolivie

Mais Sucre regorge d’autres lieux emblématiques qui méritent la visite. Et nous nous dirigeons vers le Musée Universitaire Charcas, dans une rue adjacente à la plaza, dans un beau palais colonial. Et ce sont trois musées en un que nous pouvons découvrir ici, autour d’un beau patio !

Patio du Museo Charcas - Sucre - Bolivie
Patio du Museo Charcas – Sucre – Bolivie
Patio du Museo Charcas - Sucre - Bolivie
Patio du Museo Charcas – Sucre – Bolivie
Eden dans le Patio du Museo Charcas - Sucre - Bolivie
Eden dans le Patio du Museo Charcas – Sucre – Bolivie

Nous démarrons par le musée colonial, qui vient d’être refait à neuf, avec une scénographie digne des meilleurs musées occidentaux. Nous passons de pièce en pièce pour nous conforter à nouveau dans la richesse artistique de l’Amérique du Sud coloniale que nous avions découverte à Potosi. Nous découvrons des toiles de maîtres Italiens et Flamands venus à l’époque jusqu’ici pour s’inspirer et inspirer l’art local, de maîtres locaux du Barroco Mestizo, des meubles, des sculptures… et surtout cet incroyable tableau de Gaspar Miguel Berrio, “La Villa Imperial de Potosi”, représentant la ville de Potosi comme vue d’avion, sous forme de plan détaillé, indiquant les principaux bâtiments de la ville dans son écrin de hauts sommets environnants.

La Villa Imperial de Potosi - Musée Colonial - Sucre - Bolivie
La Villa Imperial de Potosi – Musée Colonial – Sucre – Bolivie

Après une petite pause dans le patio, nous poursuivons avec le musée archéologique, retraçant la vie à la période Inca et PréInca. C’est notre premier musée de ce type si on exclut le petit musée de Tilcara, en Argentine, et franchement, il nous passionne : nous découvrons les crânes déformés que nous avait évoqués notre guide à Tilcara, justement, mais aussi les vêtements, armes et poteries de l’époque et de la région. Au fond, une momie. Bou… allez, on redescend vite.

Vêtements et flèches - Musée archéologique - Sucre - Bolivie
Vêtements et flèches – Musée archéologique – Sucre – Bolivie
Crânes déformés -Musée archéologique - Sucre - Bolivie
Crânes déformés -Musée archéologique – Sucre – Bolivie
Crane déformé - Musée Anthropologique - Sucre - Bolivie
Crane déformé – Musée Anthropologique – Sucre – Bolivie
Musée Anthropologique - Sucre - Bolivie
Musée Anthropologique – Sucre – Bolivie
Momies -Musée archéologique - Sucre - Bolivie
Momies -Musée archéologique – Sucre – Bolivie

Notre dernière visite est pour le Musée Moderno y Contemporaneo. Et c’est le musée de trop. On est là depuis un certain temps, et nous ne l’apprécions peut être pas à sa juste valeur….

Il est temps d’aller déjeuner….En retraversant la Plaza del 25 de Mayo, nous croisons des militaires en train de défiler. On s’approche du 25 Mai, et on sent que les festivités se préparent !

Défilé en préparation des festivités du 25 de Mayo - Sucre - Bolivie
Défilé en préparation des festivités du 25 de Mayo – Sucre – Bolivie

Nous avons rendez-vous avec Alisson et Adrien, qu’on suit depuis San Pedro de Atacama au Chili, toujours en avance de quelques jours sur notre itinéraire, et qui quittent Sucre ce soir. Nous déjeunons chez Papavero, délicieux restaurant Italien et une institution en ville. Le restaurant est installé au premier étage d’une jolie demeure coloniale et le cadre est raffiné. Nous sommes entourés de touristes et de notables venus déjeuner. Les pâtes sont excellentes, effectivement. 

L’après-midi, avant de nous quitter, nous décidons de visiter avec Alisson et Adrien le Convento de Santa Clara, un couvent de carmélites, comme le couvent de Santa Teresa à Potosi. Décidément, on se spécialise ! On a ici droit à une visite guidée en Espagnol, ce qui nous captive forcément un peu moins, et m’oblige à tout traduire à Eden. C’est reparti pour l’explication du côté très rigoriste de cet ordre religieux. La visite tourne un peu à la redite pour nous, même si Alisson et Adrien sont bien contents que je joue les traductrices officielles. Comme à Potosi, le couvent compte encore un peu plus de 20 religieuses, qui vivent en vendant des gâteaux et des confitures. On traverse la grande salle de la billetterie, remplie de tableaux de Barroco Mestizo, reconnaissables aux dorures sur les vêtements des saints. OK, mais nous on a déjà fait le musée colonial ce matin… donc là, on aimerait avancer…

Le cloitre par contre nous réjouit ! Très vaste, ses couloirs sont tous ornés de peintures murales du XVIIIeme siècle représentant des scènes bibliques. C’est superbe et nous en profitons pour étirer un maximum le temps ici, entre peintures et soleil.

Cloître du Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie
Avec Alisson et Adrien - Cloître du Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Avec Alisson et Adrien – Cloître du Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Cloître du Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie

D’autres salles nous attendent, avec encore des tableaux, des sculptures, des objets, etc… 

Quelle richesse !

La visite s’achève par la belle église baroque, toute bleue. Notre guide nous fait remarquer l’exceptionnel orgue du lieu, datant de 1792, la plus grande fierté du couvent. Puis elle nous quitte en proposant à Eden de lui couper les cheveux pour restaurer les sculptures. Heu… non, là, elle va les garder ses beaux cheveux, ma fille ! 

Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie
Une "toute petite clé" au Couvent de Santa Clara - Sucre - Bolivie
Une « toute petite clé » au Couvent de Santa Clara – Sucre – Bolivie

A la sortie, nous allons à la Casita del Convento, avec la visite du couvent nous avons droit à un thé avec des petits gâteaux fabriqués ici . Mm… Eden nous déclare que dès qu’elle a fini de lire Harry Potter, elle passe à la bible. Elle va finir théologue ? Bonne soeur ??? Moi je dis, il est temps d’arrêter les visites de couvent ! Si en plus ils veulent lui couper les cheveux !

Alisson et Adrien nous quittent, et nous finissons l’après-midi dans notre beau jardin.

Le soir, nous dînons au Kultur Berlin, l’autre grand lieu de rendez-vous des voyageurs à Sucre. 

Le repas est sans grand intérêt mais nous y retrouvons Julie et Arthur qui ont visité les mines de Potosi avec nous. Nous discutons jusque 23H. Il est bien temps de rentrer…

Le 21 Mai au matin, nous nous dirigeons vers le quartier de Recoleta, sur les hauteurs de la ville. Une jolie placette ensoleillée nous accueille. Au bout, un mirador sur toute la ville donne à voir les maisons blanches de la belle Sucre. 

Recoleta - Eglise- Sucre - Bolivie
Recoleta – Eglise- Sucre – Bolivie
Recoleta - Sucre - Bolivie
Recoleta – Sucre – Bolivie
Vue depuis le Mirador de Recoleta - Sucre - Bolivie
Vue depuis le Mirador de Recoleta – Sucre – Bolivie
Recoleta - Sucre - Bolivie
Recoleta – Sucre – Bolivie

Instant de flânerie, puis nous nous dirigeons vers le couvent Franciscain fondé en 1600. OK, OK hier on avait dit “stop aux visites religieuses” alors promis, c’est la dernière…Eden va devenir une spécialiste des différents ordre religieux !! Peu de touristes viennent jusqu’ici et nous sommes seuls pour la visite. Nous y découvrons les cellules des moines, une pinacothèque encore bien riche (ça y est, on commence à être capables de distinguer l’école de Potosi et celle de Cuzco, je crois qu’on est au point sur le Barroco Mestizo !), et surtout plusieurs jolis cloîtres qui s’enchaînent.

Le clou de la visite se situe dans le jardin attenant au couvent : un cèdre vieux de 1500 ans. A priori le plus vieil arbre de Bolivie ! Notre guide nous indique que fut un temps où oui, il y a avait bien des arbres dans la région. De magnifiques cèdres comme celui-ci. Mais ça c’était avant… la conquête Espagnole… Ha…quand l’homme détruit la nature, et finit par vénérer “le dernier arbre”… on reste songeurs…

Couvent Franciscain - Sucre - Bolivie
Couvent Franciscain – Sucre – Bolivie
Eglise du Couvent Franciscain - Sucre - Bolivie
Eglise du Couvent Franciscain – Sucre – Bolivie
Cellule de moine franciscain - Sucre - Bolivie
Cellule de moine franciscain – Sucre – Bolivie
Cloitre du couvent franciscain - Sucre - Bolivie
Cloitre du couvent franciscain – Sucre – Bolivie
Eden devant le plus vieux cèdre de Bolivie - Sucre - Bolivie
Eden devant le plus vieux cèdre de Bolivie – Sucre – Bolivie

Toujours à Recoleta, nous enchaînons avec une deuxième visite : Le Museo de Arte Indigena. Ca va nous changer des couvents ! 

Et ce musée est juste une perle ! Récent, il est destiné à promouvoir et sauvegarder les savoir-faire des Indiens de la région. Les Jalq’a, les Tarabuco, les Tinkipaya

Et avant même l’entrée le ton est donné. Dans la belle boutique du musée, une tisserande est là pour faire découvrir son métier (sans jeu de mot). De bonne grâce elle se laisse photographier, et prête même son chapeau à Eden, qu’elle aborde avec un grand sourire.

Au Museo de Arte Indigena - Sucre - Bolivie
Au Museo de Arte Indigena – Sucre – Bolivie
Au Museo de Arte Indigena - Sucre - Bolivie
Au Museo de Arte Indigena – Sucre – Bolivie

La visite se fait seuls, mais avec moultes informations écrites et vidéos. Nous adorons découvrir les fêtes costumées de chaque peuple, leurs habits si colorés, leurs couvre-chefs incroyables, les clochettes qu’ils mettent à leurs pieds pour rythmer les parades, et puis le travail extraordinaire et chargé de symbole des pièces tissées. Chaque peuple a ses couleurs et ses symboles. Notre préféré, c’est l’art des Jalq’a : leurs tissus sont uniquement rouges et noirs, et représentent les animaux réels ou chimériques qui peuplent monde du ciel, de la terre, et de sous la terre (l’infra-monde). On en apprend plus sur les rites, les modes de vie, les funérailles, etc…

Une visite des plus passionnantes ! Nous restons dans ce superbe musée deux bonnes heures et Eden est plus qu’intéressée par les us et coutumes de ces peuples méconnus (ouf, elle a changé de centre d’intérêt et elle a remis à plus tard son projet de lire la bible !).

Nous redescendons au centre de Sucre. 

En descendant de Recoleta - Sucre - Bolivie
En descendant de Recoleta – Sucre – Bolivie

Nous allons déjeuner au Mercado Central. Découverte d’un magnifique marché regorgeant de fruits et légumes de toutes sortes ! Après tous ces jours dans les hautes Andes où la végétation est rare, on aurait tendance à oublier que la Bolivie est en fait un très grand pays (presque 2 fois la France) et qu’elle regorge de terres fertiles dans les régions tropicales de l’Ouest. On craque sur les tomates, les avocats, les fraises ! Ce soir, nous décidons de pique-niquer dans notre chambre ! Au premier étage du marché se trouvent les “comedores”, alignements de stands de « mamas » proposant de bons petits plats du jour traditionnels pour presque rien. Nous nous régalons autant de l’ambiance que de ce que nous avons dans l’assiette.

Mercado Central - Sucre - Bolivie
Mercado Central – Sucre – Bolivie
Mercado Central - Sucre - Bolivie
Mercado Central – Sucre – Bolivie
Mercado Central - Sucre - Bolivie
Mercado Central – Sucre – Bolivie
Mercado Central - Sucre - Bolivie
Mercado Central – Sucre – Bolivie
Mercado Central - Sucre - Bolivie
Mercado Central – Sucre – Bolivie
Comedor - Mercado Central - Sucre - Bolivie
Comedor – Mercado Central – Sucre – Bolivie
Comedor - Mercado Central - Sucre - Bolivie
Comedor – Mercado Central – Sucre – Bolivie

Le repas n’ayant rien coûté ou presque, on s’accorde un chocolat à la Casa del Chocolate. On n’a pas pu résister plus longtemps : il y a des chocolateries partout ici, car Sucre est « la Capitale Bolivienne du Chocolat » !

Chocolat- Sucre - Bolivie
Chocolat- Sucre – Bolivie

L’après-midi, nous poursuivons notre découverte culturelle de la ville, avec la visite de l’incontournable “Casa de la Libertad”. Visite disponible en Anglais uniquement à l’heure où nous arrivons. On y retrouve certains jeunes croisés dans le Salar d’Uyuni, mais surtout encore Arthur et Julie, déjà vus la veille, avec qui nous avions visité les mines de Potosi. Décidément…tout le monde est là ! Le groupe est trop nombreux, et notre guide ne se préoccupe de rien excepté qu’on la suit bien partout, trop fière de montrer qu’elle “maîtrise” l’Anglais. Les explications s’enchaînent le plus vite possible avec un gros accent hispanique quand même…On passe donc à côté d’à peu près la moitié de ce qu’elle raconte…alors que la casa de la Libertad est LE lieu emblématique de la Bolivie. C’est ici que fut signée l’indépendance, dans la chapelle de cet ancien monastère jésuite, qui fut reconverti en université puis en siège du Parlement quand la capitale du pays était Sucre. C’est pour dire toute la symbolique et la fierté de ce lieu pour les Boliviens ! Et si Sucre n’a plus le statut de capitale officielle du pays depuis 1898, elle en reste la Capitale Judiciaire. 

Nous passons de salle en salle, entre drapeaux, médailles de héros nationaux, armes, documents officiels dont la Constitution, etc…Aux murs d’une des salles sont accrochés les portraits de tous les présidents du pays depuis 1825. Et ça fait… beaucoup. Un tous les deux ou trois ans ! Instable, le pays ? A n’en pas douter… Lors de notre passage, le dernier accroché était encore Evo Morales, le premier président d’origine Indienne. Polémique, peut être dictatorial, mais qui chercha à améliorer les droits de sa communauté. Car si on parle de Liberté et d’indépendance en ce lieu, nous apprenons que les Indiens, au delà de servir d’esclaves sans en porter le nom à Potosi, furent vraiment légalement discriminés jusque 1952 ! Ils n’avaient ainsi pas le droit de circuler librement dans Sucre, et n’avaient pas le droit de marcher sur les trottoirs ! Ha oui quand même ! Donc on les a envahis, on les a exploités, et ils n’avaient même pas le droit de marcher tranquillement chez eux !!

La visite s’achève sur une pièce dédiée à Bolivar, El Libertador, dont chaque objet est porté ici à l’état de relique, quasi religieuse.

Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie
Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie
Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie
Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie
Constitution - Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Constitution – Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie
Casa de la Libertad - Sucre - Bolivie
Casa de la Libertad – Sucre – Bolivie

Retour pour notre dernière nuit au Jardin de su Merced. Sur la Plaza del 25 de Mayo, nous croisons de beaux visages Indiens, radieux, préparant la fête qui se tiendra dans quelques jours en l’honneur de la libération du pays. Je repense à tout ce qu’ils ont subi pendant tous ces siècles…le 25 Mai, on n’a pas cherché à libérer tout le monde en Amérique du Sud…

Banco Nacional de Bolivia - Sucre - Bolivie
Banco Nacional de Bolivia – Sucre – Bolivie
Eglise - Sucre - Bolivie
Eglise – Sucre – Bolivie

Nous préparons nos sacs : demain nous partons pour trois jours de trek à la découverte des terres des Jalq’A, ces Indiens aux incroyables tissages rouges et noirs. On a hâte…

Coucher de soleil sur Sucre depuis la terrasse de notre B&B "El Jardin de su Merced" - Sucre - Bolivie
Coucher de soleil sur Sucre depuis la terrasse de notre B&B « El Jardin de su Merced » – Sucre – Bolivie

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1 réflexion sur « Bolivie : Sucre : Les délices de la ville blanche »

  1. Découvertes surprenantes, magnifiques, enrichissantes ! Commentaires personnels amusants, mais profonds. J’aime
    beaucoup, beaucoup…

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