Un peu comme pour la Chine, nous avions décidé de faire l’impasse sur l’Australie pendant notre tour du monde : trop grand, trop de distances. Nous allions nous “y perdre”, ou alors, il faudrait y passer au moins 3 mois ! De plus, nous étions persuadés que nous visiterions “un jour”, “plus tard”, le continent Australe. Il ferait partie d’un projet à lui tout seul, pas d’une étape dans notre tour du monde.
Et pourtant, nous allons passer 5 jours en Australie. Une hérésie ? Certainement. Mais..
Geoffrey a un très vieil ami, Jez, du temps où il étudiait à Berlin qui s’est installé là-bas il y a fort longtemps, (il ne sait d’ailleurs pas au départ s’il y vit toujours), un de mes collègues que j’adorais, Matt, est parti pour suivre sa chérie à l’autre bout de la planète, mon ancien big boss, Nicolas, y a aussi posé les voiles, et surtout, par la magie des réseaux sociaux, en cours de route, j’ai renoué contact avec Julie-Anne, ma colloc’ et grande amie Anglaise, du temps où j’étudiais moi-même à Madrid, tout ceci via Chloé, mon autre grande copine et colloc’ Anglaise. Elle restée aux UK. Je ne savais même pas que Julie-Anne vivait en Australie !! Vous avez suivi ?
Bref, pas mal de monde qu’on connait là-bas. Une envie assez irrésistible d’aller “y faire un tour”, et pour moi de revoir Julie-Anne, que je croyais perdue à tout jamais…dans les Caraïbes (on s’était perdues de vue avant Facebook et Instagram…).
Par contre, Julie-Anne n’est pas exactement à Sydney. Qu’à cela ne tienne, elle nous a invités chez elle, et on se rend donc à Gold Coast, où elle s’est installée récemment. A côté de Sydney, à 800 km… Ha oui, c’est grand l’Australie !
On enchaîne donc depuis Bohol aux Philippines ferry, vol international, puis vol interne pour atterrir le 11 Janvier, après un peu plus de 24H à Gold Coast.
Julie-Anne vient nous chercher. Elle sort du travail et on l’attend, fébriles. Enfin, surtout moi. Ca fait quand même à peu près 20 ans qu’on ne s’est pas vues !! Est ce qu’elle aura beaucoup changé. Et moi ? Je ne me suis pas vue vieillir, mais le temps a coulé sous les ponts depuis nos fiestas Madrilènes, notre “Auberge Espagnole” à nous…
En attendant, Eden ne peut s’empêcher de dévisager les gens : “Maman, ils sont grands, non ?”. Oui, c’est sûr qu’après 4 mois en Asie, on s’était plutôt habitués aux gens “petits”. A Gold Coast, tu es petit quand tu fais moins de 1m90 si tu es un homme et 1m75 si tu es une femme….J’exagère à peine. Et puis ils sont tous hyper musclés. Ca filerait vite des complexes…
Enfin, Julie-Anne apparaît. Devant un petit bolide, je découvre une belle femme, petite robe noir, jolis talons, cheveux remontés en chignon. Elle n’a pas changé…mais son look si !! On se saute dans les bras, et comme à la grande époque, on se met à parler cet étrange mélange propre à nous seules : Anglais + Français + Espagnol qui fait qu’on est complètement fluide dans nos échanges ! Non, décidément, elle n’a pas changé. Son humour, son énergie, sont toujours les mêmes ! La voiture ?… ben, ça fait pas si longtemps…elle a appris à conduire aux Caraïbes, et c’est vrai qu’elle ne conduit pas de façon complètement orthodoxe. Bon, Julie-Anne, tu te concentres, et on parle “à la maison”…
Arrivés dans son appartement…on hallucine ! C’est un appartement magnifique, baigné de lumière, avec terrasse et vue mer d’un côté, et montage de l’autre. Elle en a fait un vrai cocon, en plus. “Comme ça elle va avoir le sentiment de vivre en vacances tout l’année”. Tu m’étonnes ! Il faut dire que Gold Coast est une grande ville, mais aussi une station balnéaire réputée…Des kilomètres et des kilomètres de plages et parmi les plus beaux breaks d’Australie et même de la planète (parait-il) pour les surfeurs.

Le temps de poser nos bagages et pour Julie-Anne de passer une tenue qui me rappelle plus Madrid que sa robe noire, petit plouf dans la piscine de la résidence, Eden l’a bien remarquée et n’a pas résisté, nous embarquant tous avec elle.
Et puis…c’est déjà l’heure du dîner. Pain, Vin, Fromage. Ha ! Julie-Anne ! MERCI !! Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir !! Ca fait des mois !! On ne se refait pas, ce petit goût de France … (vin et Fromages Australiens en vrai, mais c’est tout aussi bon “ou presque ;-)”. Julie-Anne sourit, malicieuse. Elle raconte à Geoffrey notre collocation. Son dégoût pour ce “Frenchy Cheese” que j’allais parfois acheter à l’autre bout de Madrid quand j’étais “en manque” et qui empestait notre frigo commun et irritait les narines de mes chères Anglaises trop habituées aux goûts aseptisés 🙂

La soirée passe à la vitesse de l’éclair. Dur de rattraper 20 ans. On va vite à l’essentiel, et on se rend compte que les gens ne changent pas vraiment, finalement. On se retrouve comme si on s’était quittées la veille…
Julie-Anne est par contre aujourd’hui une vraie grande sportive, et ça, je ne me souviens pas que c’ait été le cas à Madrid. En même temps, on pensait plus à faire la fête que du sport, à cette époque. Ou alors, si, on dansait 🙂 Elle est devenue marathonienne, a gagné des prix, fait de la voile, du surf, du vélo, de la course à pied à haute dose. Et elle nous a concocté le programme “qui va avec”. Heu…on n’est pas très très sportifs, nous…enfin, surtout moi…
Le 12 Janvier, donc, lever tôt, comme tout Australien qui se respecte, pour notre “leçon de surf”. Eden en a cauchemardé toute la nuit quand elle l’a appris, et surtout vu les vagues en face de chez Julie-Anne, mais c’est trop tard pour reculer. Et puis prendre son premier cours de surf en Australie, c’est quand même trop la classe, non ?

On rencontre donc Marcel (prénom bien français pour un pur Australien, on sourit), qui nous met très vite en confiance. On apprend les bases sur le sable. Bon, vu comme ça, ça a l’air juste une question de bon sens (et d’équilibre). Regarder la plage, observer les courants, comment les gens se déportent… OK, on a compris. Il faut OBSERVER.
Première mise à l’eau. On n’essaie même pas de se mettre debout, juste d’aller au delà des vagues (et c’est pas facile facile, hein, elles sont puissantes), et se retourner. Retour en mode “body board”.
Julie-Anne, évidemment, n’a plus besoin de cours, et elle joue les paparazzi ou nous nargue sur sa planche à elle.
Marcel reste avec Eden, l’aide à amener la planche au delà des vagues, et la met à l’aide. On s’éclate tous comme des petits fous. L’eau nous grise. On se sent un peu saouls…
Petite récupération. On apprend “théoriquement” à se mettre debout. Pas besoin de plus de 5 minutes. Sur le sable, c’est enfantin. Et hop, je suis debout !

Retour dans les vagues. Hum… bien moins glorieux. J’arrive à me mettre à genoux, mais je ne dépasserai jamais ce stade. Eden, avec l’aide de Marcel le super prof, réussira elle à se mettre debout 3 fois (énervants ces enfants), et Geoffrey arrivera à trouver la position parfaite…en arrivant sur la plage ! 🙂


2 heures plus tard, on est CREVES ! Mais on a l’adrénaline à bloc et un sourire jusqu’aux oreilles. Eden rêve déjà à son prochain cours. Elle a littéralement adoré. Et moi…et bien j’avais l’impression d’être redevenue ado. J’ai adoré aussi. Allez, la prochaine fois je me mets debout.
Parait que j’attends pas assez la vague. Ha oui, le surf c’est un peu comme le yoga, une histoire de méditation, de “ressentir” les éléments. J’y avais pas pensé… et vu mon grand niveau de patience…ben…forcément, je me suis un peu trop précipitée. Rien à voir avec le fait de débuter dans des grosses grosses vagues. Non, non…

On rentre chez Julie-Anne où on dévore comme des ogres ! La vague, ça creuse !! Et on repart pour le programme de l’après-midi : Voir de vrais pros surfer, puis se baigner dans la rivière. Julie-Anne avait initialement prévu qu’on y aille en vélo. 10 km…après le surf. Heu…Elle se rend donc à la raison. On y va en voiture.
Balade sur la plage, immense, avec son sable blond et ses grosses vagues bleu profond. Que c’est beau !


On commence à grimper sur la colline, offrant un point de vue parfait sur le spot des surfeurs pros. Ha oui, quand même, il y a du niveau ! Et vu notre performance de ce matin, on se dit que le surf, ce n’est pas que de l’impro. On resterait là des heures.



Mais il faut qu’on avance, on a baignade dans la rivière. On s’amuse des habitudes des Australiens : pique-nique dans l’herbe avec barbecue mis à disposition gracieusement par la ville, et promenade des petits chiens. On découvre aussi nos premiers ibis. Non mais, ils viennent jusqu’ici ? Ils n’ont pas peur des hommes ? Pas du tout. Enfin, si, si on leur court après, ils s’enfuient quand même…


Après une bonne petite marchette sur le chemin côtier, à travers la végétation luxuriante, on atteint la rivière, lieu de baignade privilégié des familles. L’eau est fraîche mais que c’est agréable ! Petite partie de freezbee (on ne pose pas une Julie-Anne comme ça), et on repart dans l’autre sens, admirer les surfeurs encore, et manger une glace, bien méritée.

Ce soir, nous sortons. Sans nous concerter, Julie-Anne et moi sommes “presque” habillées pareil. On sourit. Un signe encore ! Enfin, moi c’est ma seule robe :-). Dîner délicieux, où nous retrouvons pour la première fois depuis des mois des goûts très occidentaux. On apprécie..

Belle soirée mais on s’effondre assez vite en rentrant. D’autant plus que demain, y’a paddle !
On dort comme des bébés, bercés par le bruit des vagues, et le 13 Janvier, nous retrouvons des amis de Julie-Anne, un peu plus haut sur la rivière, là où se pratique le paddle. Ca me fait trop plaisir ! Je n’avais encore jamais essayé et j’en avais très envie ! On se partage le même avec Eden, on pagaiera l’une après l’autre. Les amis de Julie-Anne partent assez vite. Mince, on est à la traîne….mais bon, c’est tellement agréable de remonter tranquillement la rivière, comme ça. On admire le paysage, les maisons cachées le long des berges. Que c’est paisible. Allez, on fait demi-tour.

Arg… et là on se met à lutter contre le vent…En fait c’est physique aussi ce sport ! J’aurais pas dit, au départ…Et Eden qui n’a vraiment pas assez de force : quand elle essaie, on recule !! OK, OK, je reprends la pagaie. Finalement, 1H30, c’est bien ! Ca suffit. Comme j’avais des courbatures aux cuisses à cause du surf, demain j’en aurai aux bras, ça équilibrera…
On déjeune dans un “club” dont Julie-Anne est membre. C’est simple, mais le fish and chips est délicieux, et, surtout, on a une vue incroyable, sur les vagues, qui virent au turquoise. La plage ne cesse de nous tendre les bras ! Julie-Anne avait prévu qu’on aille au zoo pour pouvoir découvrir des koalas et des kangourous. Mais là, franchement, on est bien, le temps est magnifique, il fait très chaud…et les vagues nous font une envie irrésistible ! Allez, c’est décidé, on va tous à la plage !



Julie-Anne a une planche de body surf dans le coffre de sa voiture. Génial ! De quoi bien s’amuser encore ! Sur un territoire assez balisé quand même…baignade autorisée “entre les poteaux” (et ça rigole pas : dès que tu dépasses, le lifeguard vient te rappeler à l’ordre. Il faut dire qu’il y a pas mal de courants, et… des requins…Enfin, à Gold Coast ils ont mis des filets, mais quand même. Moi je reste sur la zone surveillée….


Après je ne sais combien de temps de jeu, épuisés, nous sortons tous de l’eau, un à un, pour discuter tranquillement sur le plage, et regarder le spectacle des vagues. Tous, sauf un…. Au moment de repartir, on n’a toujours pas récupéré Geoffrey, qui tente de se transformer en … dauphin ? Eden et moi sommes obligées de nous époumoner sur la plage pour qu’il finisse, au bout d’un temps infini par se retourner, et découvrir que tout le monde l’attend. Ha bon, on part, déjà ? Bon fou rire des anglais…
Retour chez Julie-Anne, un peu nostalgiques. Notre séjour chez elle s’achève déjà…Nous ouvrons une bouteille de champagne, histoire de fêter officiellement nos retrouvailles. On lui parle de notre programme à venir. Elle se laisserait bien tenter pour nous rejoindre : nous avons prévu une semaine de voile en Polynésie. Affaire à suivre…Ce qui est certain, c’est que je ne la perdrai plus de vue, cette fois-ci !!

Au petit jour le lendemain, Julie-Anne nous dépose à notre arrêt de bus pour l’aéroport. On a le coeur gros toutes les deux. Dernier “hug”, et puis elle part, telle Cendrillon. A bientôt Julie-Anne !
Grâce à toi, on aura eu le sentiment de vraiment vivre un week-end d’Australiens. Et puis on a bien compris, il faut être sportif dans ce pays, on s’y mettrait presque 😉
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1 réflexion sur « Gold Coast : Retrouvailles avec Julie-Anne, et là où on se prend “un peu” pour des Australiens. »