Notre nouvelle destination me tenait particulièrement à coeur. On ne connait pas trop l’Inde, Geoffrey et moi, même si j’ai déjà travaillé avec des Indiens et eu la chance de me rendre à Mumbai dans le cadre de mon ancien job. Mais 4 jours passés avec des informaticiens hyper formés, ce n’est évidemment pas toute l’Inde, même si ça permet d’en révéler quelques facettes 😉
On va donc passer un mois dans ce gigantesque pays-sous-continent, qui nous attire et nous effraie un peu. On sait que là, le choc ne sera pas que culturel, et si notre fillette aime beaucoup voyager, on a peur de ne pas pouvoir la préserver, on sait qu’on verra de la misère, on a un peu peur de sa réaction (et de la nôtre, objectivement).
On a choisi le Rajasthan. Parce que dans mon imaginaire, c’est le pays des 1001 nuits, c’est une des portes d’entrées à l’Orient, bref, un rêve de princesse enfantin peut être ? Et puis on n’ose pas encore s’aventurer au Ladakh avec Eden, et le pays est trop grand. On imaginait coupler le Rajasthan avec le Kerala (15 jours dans chaque région), mais le Kerala a été dévasté par des inondations en Aout. On parle d’un million de personnes déplacées, d’infrastructures ravagées. On décide de faire l’impasse. On regrettera peut être de ne pas être allés les aider ?
Rajasthan donc, avec un rythme qu’on espère plus doux que la moyenne des visiteurs. Car ici, le principe de voyage est celui d’un road-trip : les visiteurs bougent chaque jour de ville en ville et de palais en palais. D’ailleurs, on a décidé de voyager en voiture avec chauffeur. Un peu plus luxe que la moyenne, donc, car le Rajasthan peut aussi se parcourir en bus et en train, mais pas si cher (compter environ 30 Euros / Jour).
J’adore ce proverbe Indien, trouvée dans le Routard que j’ai déjà pu un peu éprouver en travaillant avec les Indiens :
« Tout Européen qui vient en Inde acquiert la patience s’il n’en a pas et la perd s’il en a. »
On verra quel est notre niveau de résistance…
Le 15 Octobre, arrivée compliquée…
On décolle donc de Pékin, crédit de 144H épuisé, pour Delhi, via Hong Kong.
On arrive à Delhi à 21H30 après un long voyage d’une dizaine d’heures, et 2H de décalage horaire. Il commence donc à être un peu tard pour nous, et surtout pour Eden.
Première déconvenue : on n’arrive pas à retirer d’argent : On parvient à extraire l’équivalent de 200 Euros du distributeur et notre carte bancaire internationale se bloque. Les autres ne marcheront pas du tout. Dur, vu qu’on doit payer un moins une partie de ce qu’on doit à notre chauffeur.
Satbir, notre interlocuteur, nous a donné RDV porte 5. Souci : porte 5, il y a un bruit incroyable et une foule pas possible. On n’a d’ailleurs pas le droit de sortir… Welcome in India ! En fait, les gens accueillent les champions indiens de jeux pour personnes handicapées qui se sont tenus en Malaisie (Pas retrouvé exactement de quoi il s’agissait, désolée..on était fatigués). Quelques stars sont visiblement très attendues !
On finit par retrouver Satbir, qui nous accueille avec des colliers de fleurs ! Ouf !

On ne le sait pas encore, mais on arrive en plein « Navrati » : Une fête de 9 jours en l’honneur de Laksami (la déesse de l’argent) et Saraswati (déesse de la connaissance). Satbir et Maesh, qui sera notre chauffeur, ne trouvent pas notre guesthouse, mais surtout, on est pris dans une foule bien déroutante pour des petits occidentaux qui ont jusqu’ici vu le Japon, la Corée et la Chine, si organisés. (Bon, OK, on a quand même voyagé avant, on vous rassure, j’exagère un peu). Des temples tout illuminés, des gens partout, des vendeurs ambulants de toutes sortes de douceurs, des pétards, des klaxons (ça, on découvrira que ce n’est pas lié à la fête). Trop fatigués pour s’arrêter, ni même prendre des photos, mais assez incroyable. Dommage qu’on n’en profite pas, j’aurais adoré me mêler à cette foule…
Satbir et Maesh, aidés du Googlemap de Geoffrey (on a acheté la carte SIM-DATA à l’aéroport) finissent par retrouver notre guesthouse. Enfin, le lieu. On se trompe d’immeuble, on entre dans une autre guesthouse, des personnes nous aident. On prend l’ascenseur, Satbir toujours avec nous. Il tombe en panne (!!). Il est presque minuit. Personne dans l’immeuble, évidemment l’alarme ne marche pas. Longues minutes avant que Geoffrey n’ose forcer les portes. On saute. Go Go Go ! Jamais plus on ne prendra d’ascenseur en Inde !
Quand on entre, pas de « guest » pour nous accueillir dans cette guesthouse. C’est donc tout seuls qu’on découvre notre chambre, sale, sans draps, horrible….
Allez, demain il fera jour, on éteint, en repensant à cette arrivée assez rocambolesque. L’Inde a déjà soufflé sur nous le chaud et le froid.
16 Octobre : Mission : Organisation
Delhi, 16 millions d’habitants. Capitale du pays. Coeur de l’administration, (la capitale économique est Mumbai), est réputée pour être une ville «bien organisée ».

Journée passée à pas grand chose : notre banque ayant refusé hier de nous donner des sous, on va passer quasi la journée à en trouver ! On a pourtant lu dans les guides que c’était facile, qu’il y avait des banques partout. Et d’ailleurs, Maesh nous dépose devant…une bonne dizaine d’établissement qui se suivent à la queue leu leu. Sauf qu’aucune ne nous délivre de cash. Avec aucune de nos cartes. Ni visa, ni mastercard. En plus, la carte SIM-DATA qu’on a acheté la veille au soir est bizarrement déjà vide ce matin. On n’a pas regardé la télé sur Internet toute la nuit non plus… Que pasa ? On s’est fait piratés ? De quoi avoir le temps de se faire un bon petit stress.
En désespoir de cause, Maesh propose qu’on rejoigne Satbir-le-sauveur (qu’on n’a toujours pas payé… pourvu qu’il reste aussi adorable que la veille).
On retrouve Satbir, pas du tout inquiet (tant mieux). Il nous propose un super déjeuner. Déjà, ça détend, et puis on découvre à quel point la nourriture Indienne est délicieuse (épicée, mais délicieuse).
Satbir appelle l’opérateur et en quelques minutes, on a de nouveau du crédit data sur notre puce. Comment ? On n’a pas tout suivi…
Quant à la banque, Geoffrey est en contact avec, et il semble qu’on ait essayé de faire trop de retraits à la suite. Ben oui, avec 200 Euros, même en Inde, tu ne vis pas un mois. Et vu qu’aucun distributeur ne délivre plus de 10 000 roupies (soit à peu près 120 Euros) par retrait, forcément, on en a essayé pas mal de fois…et tout s’est bloqué. C’est apparemment une sécurité mastercard.
Déblocage fait, on peut retirer 200 Euros de plus… avant d’être de nouveau bloqués. OK, ça ira pour démarrer (et payer un peu Satbir). Et puis maintenant on sait, : Tu fais 2 retraits, ça bloque, tu appelles la banque, elle débloqoue, etc… (et c’est ce qu’on fait depuis d’ailleurs).
Reste une heure ou deux avant le coucher de soleil. Maesh nous dépose au Lodi Garden. Quelle bonne idée ! C’est exactement ce dont on avait besoin. Un jardin magnifique au coeur de la grouillante Delhi. Ici, les gens font des pauses, viennent se faire prendre en photo, font du jogging, peignent, profitent tranquillement de la douceur du lieu.

Autre point d’intérêt : Ce jardin abrite des cénotaphes (tombeaux sans corps) de sultans qui régnèrent au XVeme siècle sur Delhi.. Petite mise en bouche aux beautés Indiennes, j’en suis sûre.
On fait comme tout le monde, on se promène tranquillement, et croisons nos premiers perroquets (et oui, il y a des perroquets dans Delhi !). Et puis, comme en Chine, on est des stars, et on recommence à se faire prendre en photo. On en profite pour discuter un peu avec un Afghan en vacances ici avec sa femme et son fils, qui doit avoir l’âge d’Eden.
En sortant, Maesh veut nous montrer un autre lieu qui lui tient à coeur : L’Indian Gate, monument aux mort, construite pour commémorer les soldats indiens morts sous les couleurs de l’Armée des Indes britanniques durant la première guerre mondiale, et qu’on voit donc de nuit donc. Premier vrai goût d’ambiance indienne ici , très bon enfant : les gens viennent en famille, il y a plein de petits marchands ambulants de jouets, de nourriture, ou de boissons, des gens qui font des hennés, même des tatoueurs !
C’est l’heure de la relève de la garde. Amoncellement de gens, on parvient à se hisser pour voir. La garde porte kilts et chapeaux très british. On croirait des gardes de Bughingham palace évadés ici. Vestiges de l’époque coloniale…

Retour à notre guesthouse, à laquelle décidément je ne me fais pas, même si on a croisé le propriétaire ce matin…
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