Jaisalmer, la cité dorée, et le Desert du Thar

Jaisalmer sera pour nous la dernière étape, le dernier fort, l’avant dernière haveli, le dernier diner sur un « Rooftop ».

Pour tout le monde, Jaisalmer, ce sont les portes du désert, et cela se sent. On entend dire qu’ici il est possible qu’un enfant de 7 ans n’ait jamais vu la pluie… La couleur « dorée de la ville » en est la meilleure preuve.

Ce 4 novembre, on part donc le matin assez tôt pour la visite de ce nouveau fort aux couleurs du désert, et c’est vrai qu’on dirait un peu que c’est un château de sable géant !

Ii a été bâti sur un gros rocher triangulaire au milieu du désert, par le Rajpoute Rao Jaisal au XIIeme siècle. La prophétie aurait annoncé qu’un grand empire viendrait se constituer ici, et tel fut le cas. Il descendrait directement du Soleil (Or, les Rajpoutes croient descendre du soleil).

La visite se passe, dans un fort toujours aussi impressionnant mais moins lumineux que les autres. On n’est pas super bons élèves sur ce que nous raconte l’audioguide. On a dû atteindre notre quota de palais sûrement….Et puis ce fort est surtout magnifique d’en bas, entouré de ses 5 km de remparts et 100 tourelles défensives.

On retient tout de même que Jaisalmer c’est aussi le lieu où s’arrêtaient tous les nomades sur la route de la soie, et la ville a fait sa richesse sur la base du commerce avec les voyageurs : Epices, etc… contre… opium !

A noter : Le fort de Jaisalmer est en danger : il a été conçu quand la consommation d’eau était très faible, où les hommes avaient conscience qu’elle était précieuse, et où chaque goutte était rationnée. Les femmes faisaient chaque jour des kilomètres pour aller chercher les quelques litres qui devaient servir à tout. Depuis, la ville s’est modernisée, et c’est tant mieux, mais aussi accueille une masse importante de touristes, ce qui entraîne une consommation d’eau déraisonnable et met en danger les fondations mêmes du fort. Des travaux de rénovation sont en cours. Toutefois, tant que le problème d’eau n’est pas réglé, le site ne sera pas sauvé.

Petite balade dans la ville, mais qu’on n’apprécie pas trop : trop de pression ici pour qu’on achète tout et n’importe quoi (et puis on a déjà renvoyé nos souvenirs par la poste, donc achats « interdits »).

On doit déjà rejoindre l’agence avec qui on part en safari : ce soir, on dort dans le désert à la belle étoile !

On prend une Jeep, avec laquelle on parcourt une petite cinquantaine de kilomètres. Arrêt dans un « village fantôme » (encore une histoire de vengeance suite à un affront) : Les ruines se visitent donc le jour, mais personne n’y met jamais les pieds la nuit (on ne sait jamais).

A un « croisement » de piste, on s’arrête. Nos dromadaires nous attendent pour rejoindre l’endroit où on dort cette nuit. 1H30 de dromadaire. On a le temps d’apprécier le désert, tranquillement. Sauf que les dromadaires sont fatigués, trop de touristes à porter. Le nôtre avec Eden s’assoit tout seul (et ça bouge un dromadaire qui s’assoit) et celui de Geoffrey me mord le dos avant de se retourner contre Geoffrey et lui attraper le tee-shirt à défaut du nez. Ouf, on arrive, pas mécontents de descendre de ces grosses bêtes. 1H30 de dromadaire, ça suffit.

On est accueillis par Abhay et ses jeunes chameliers. Ils installent notre « campement » : de simples lits de camp, quelques ustensiles de vaisselle, de l’eau et un feu. De quoi préparer quand même un cha masala, qu’on prend installés sur nos dunes, face au soleil couchant. On est ici à moins de 60 km de Pakistan, loin, loin…

Peu à peu, les étoiles s’allument dans le ciel.

Le soir, diner commun au coin du feu. On se rapproche des autres : 2 allemands, 3 irlandais, et 2 thaïlandaises. Abhay et les garçons se mettent à chanter une chanson de bienvenue de Indien, Leurs instruments : des bidons d’eau vides et un plat en métal. Parfait pour qu’on se laisse embarquer. On rit pas mal de leur version de « Barbie Girl ». « I’m a Camel Man, in a camel world, It’s fantastic, ah ah ah ah ah… ». Je ne pourrai plus jamais écouter l’originale sans penser à eux. Ils ont pas mal d’humour tous ces chameliers. Ils nous invitent à chanter. On essaie, l’Irlandais et nous, d’enchainer, mais ça ne prend pas trop. Chacun a envie de rêver, de se retrouver seul face aux étoiles.

Ici, aucun bruit, aucune lumière. Même pas de lune ce soir. Et une nuit incroyable qui nous attend. Un ciel éclairé de ses millions d’étoiles. On voit la voie lactée, des étoiles filantes… On est seuls face à l’immensité et on se sent microscopiques. C’est quasi irréel. J’avais déjà dormi dans le désert mais sous tente. Rien à voir… Il fait très froid, même si on a de bonnes couvertures (et une doudoune Uniqlo ! Private joke pour ceux qui ont suivi la constitution du notre sac au départ). Eden pose des questions sur les autres habitants de l’univers, Geoffrey embraye sur les probabilités et risques d’en croiser un jour. Je préfère franchement la poésie des étoiles à la science fiction, là tout de suite (et en général d’ailleurs).

Je passe la nuit plus à somnoler qu’à dormir vraiment. Et j’en suis trop heureuse. A chaque fois que j’entrouvre un oeil, ce ciel, magique au dessus de ma tête. Je râle d’ailleurs presque : j’ai fini par « trop » m’endormir, et j’ai raté les premières lueurs de l’aube : quand j’ouvre les yeux les étoiles ont disparu, la magie aussi.

Au réveil, je me lève vite. Abhay nous apporte déjà un bon cha massala. On monte sur la dune, Geoffrey et moi. Juste à temps pour voir « quand même » le lever de soleil.

Mais où sont passés les dromadaires ? Gros délire au réveil d’Eden. Ils font grève. Raz le bol des touristes. « Dromadaires de tous pays, unissez-vous ». Nos chameliers disparaissent aussi peu à peu, partant à la recherche des grosses bêtes. On en voit un revenir enfin au bout d’une heure… puis les autres. On en aura profité pour se rouler dans les dunes. On est bien contents d’avoir eu ce temps ce matin. Merci les dromadaires !

Je rassure Eden. « T’inquiètes, ils se sont bien reposés, ils ne mordront pas. » On remonte en selle. Un peu moins longtemps que la veille. Et ça nous va bien.

Retour à Jaisalmer et à la réalité… la grande route du retour nous attend. Deux jours pour rejoindre Delhi via Bikaner, deux jours pour croiser nos derniers villages, nos derniers perroquets, nos derniers dromadaires, nos dernières vaches, nos derniers saris, nos derniers…

On a du mal à partir. En plus, demain c’est Divali (la fête des lumières) qu’on va rater. Décidément, on n’aura pas été très bons pour profiter des fêtes indiennes…

On reviendra, promis.

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