Singapour, un peu plus de 5,5 millions d’habitants (2 fois plus qu’en 1980), deuxième état au monde par sa densité, et premier d’Asie.
On y a passé 3 petits jours, du 8 au 11 Novembre dernier, en transit entre Delhi et Hanoï.
Geoffrey et moi nous y étions arrêtés en 2006 lors de notre premier voyage à Bali, et nous avions bien apprécié nos 24H sur place. A l’époque, on n’avait pas encore visité de mégapole, et le gigantisme de la ville nous avait impressionnés.
Surtout, nous avions été marqués par la façon de parler d’un garçon d’ascenseur, alors qu’on atteignait le haut d’un gratte-ciel. Comme on était les seuls clients, il s’était improvisé guide.
On regarde la mer, et lui, les yeux brillants, nous explique qu’ils sont en train de gagner de la terre sur la mer, et qu’ici (dans la mer donc), bientôt, il y aura des buildings.
On sent que cet homme croit que tout est possible, que l’avenir lui est tout ouvert, que ses rêves peuvent s’accomplir.
Alors on s’était toujours dit que si on en avait l’occasion, on repasserait par Singapour, pour voir à quel point la ville avait évolué…
On arrive le 7 Novembre au soir, après un long vol, qui nous a reconnectés avec le luxe.
Bon, moyen le luxe, car si on a l’intention de se faire un bel hôtel à Singapour, on veut aussi rester raisonnables. Alors, on commence par dormir dans des hôtels capsules.
On pensait que ça n’existait qu’au Japon, et on désespérait un peu de ne pas avoir tenté l’expérience, alors on est tout contents d’en avoir découvert à Singapour.
Le nôtre se trouve en plein China Town, en plus, l’un des quartiers les plus sympas de Singapour.
Avec Eden, on ADORE !
On a vraiment l’impression de petites navettes spatiales qui s’empilent. Au delà, pas grand chose : des douches et toilettes collectives, un espace petit déjeuner réduit à l’essentiel (efficace, ça suffit), surtout des casiers pour laisser ses bagages.
A l’intérieur, par contre, c’est un vrai petit cocon de la taille d’un matelas 1 place ou 2 places. On a un peu l’impression d’être dans une tente (ultra-moderne) : Petite tablette qui se colle au mur quand on ne s’en sert pas pour l’ordinateur, prises USB, Wifi, lumières multi-multicolores pour l’ambiance, écran plat, et voilà !
On dort comme des bébés.
Le 8 Novembre, on part à l’assaut de la ville, un peu tardivement. Pas envie de se presser, et puis il pleut.
On va déjeuner au Din Tai Fung, une institution à Singapour nous a dit Maryline, l’amie de Geoffrey installée à Singapour depuis de nombreuses années, et avec qui Geoffrey a repris contact. On espère bien la croiser, mais elle travaille énormément et on ne sait pas encore si ce sera possible…
Ensuite, on flâne tranquillement dans ce quartier de China Town, dont on aura tout le mal du monde à sortir. On est un peu flemmards aujourd’hui… On visite le temple Sri Mariamman (le plus vieux temple Indien de Singapour, datant de 1827 ! ), et la Jamae mosquée (datant de la même époque, édifiée pour les Musulmans Tamils arrivés à Singapour comme travers et agents de change), on entre dans une boutique tenue par une Indienne. Je me fais vite repérer avec ma robe et mes bijoux tout droit sortis du Rajasthan. Ca nous permet de débrieffer sur Divali. On a beau être en quartier Chinois, une vraie mixité existe ici et depuis les origines, même si Singapour est peuplée à 75% de gens d’origine Chinoise, arrivés comme les Indiens pour travailler au commerce et aux plantations d’hévéas sous l’impulsion des Britanniques au XIXeme siècle.
Un peu plus loin, un temple Bouddhiste aux dimensions hors-normes nous attire. Geoffrey et moi n’en avons aucun souvenir, et pour cause, il s’agit du « Temple de la relique de la dent de Bouddha » (!!!) achevé en 2007. Il abrite à priori bien une canine de l’homme saint, mais ce qui nous a marqué ce sont surtout ses dimensions et ses couleurs.
Chinatown est un des quartiers les plus charmants avec ses ruelles aux anciennes maison colorées et ses échoppes, son marché où là, effectivement, on a bien l’impression d’être en Chine !
Ce qui nous fait plaisir, c’est qu’il y a une dizaine d’années, les gens pensaient que les maisons coloniales allaient finir de disparaitre dans les quelques années à venir. Aujourd’hui, elles ont été rénovées, repeintes, et les habitants de Singapour ont su en tirer parti pour attirer les touristes ou les « bobos » du coin avec de jolies boutiques, ateliers d’artistes, salons de thé ou hébergements.
On se régale d’un jus de fruit frais, dont on s’est privés en Inde. Que c’est bon ! Mais comme l’après-midi avance, j’aimerais boire un Singapour Sling, LE cocktail de Singapour, à L’Hôtel Raffle, situé de l’autre côté de la Rivière Singapour. Notre nouveau but nous extirpe enfin de Chinatown !
L’hôtel Raffle fut inauguré en 1887, et est totalement mythique. Il porte le nom du fondateur de la ville, Sir Thomas Raffle en 1819 (qui n’a pas connu l’hôtel, il est mort avant), et il a vu défiler les plus illustres personnages de passage à Singapour (politiciens, diplomates, artistes, écrivains, tels que Kipling ou Hemingway) et fait partie de l’histoire de la ville. C’est aussi dans son non moins mythique bar, le Long Bar, que fut inventé le Singapour Sling, cocktail destiné aux femmes, devant masquer le goût de l’alcool, alors interdit. Quel meilleur endroit que cet hôtel de légende pour déguster le cocktail emblématique de la ville ?
On longe la City, le quartier des affaires aux immenses buildings, on traverse l’ancien quartier colonial, où les anciens bâtiments administratifs ont été transformés en Musées (on fera l’impasse mais ils sont parait-il extrêmement intéressants)… pour enfin atteindre l’Hôtel Raffle… fermé pour travaux jusque mi-2019 !!
Déception totale. On fait quoi ? On finit par plonger dans le métro pour revenir sur nos pas et aller déguster un cocktail ailleurs, au 1-Altitude, où on arrive juste à temps pour un apéritif bien mérité et admirer Singapour la nuit du haut du 63eme étage de la tour.
Je peux enfin siroter mon Singapour Sling (bon, c’est super sucré, ce truc), et plongeant mes yeux dans les tours environnantes et le port de la cité-état. Première vision de Marina Bay, le fameux quartier sorti des eaux depuis notre premier passage 12 ans avant. Il va falloir aller découvrir ça ! On passe un super moment, des paillettes dans les yeux, nos cocktails à la main, dans ce lieux mixant gens de passage et fashionistas. Je sens quand même que la robe du Rajasthan n’est pas trop adaptée au lieu…
1H30 plus tard, l’ambiance monte, un peu trop avec Eden. Allez, nous on a faim, et surtout, on s’est promis d’aller diner à Clarke Quay, là où on avait passé une super soirée 12 ans plus tôt.
On marche le long de Boat Quay, pour atteindre Clarke Quay et ses petites maisons de pêcheurs transformés en restaurants et bars. Balade sympa, mais on a vraiment trop faim maintenant. On se pose et on mange vite, sur un joli bateau, mais hors budget pour nous, et qu’on ne sera en plus pas trop capables d’apprécier, vu notre état de fatigue. La magie n’opérera pas cette fois-ci.
Journée trop dense, trop de marche. On rentre dans notre capsule épuisés.
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