On a vraiment beaucoup aimé notre petit break chez Nguyen Shack à Can Tho, sur le Mekong, et ceci a beaucoup tenu du lieu, perdu en pleine nature, que de l’équipe de filles qui s’en occupaient.
Comme à Saigon, l’établissement est autogéré, pas de manager. On a l’impression que ceci pousse chacune à se responsabiliser. Et comme à Saigon, on n’a jamais entendu qui que ce soit de l’équipe râler. L’établissement est par ailleurs encore mieux tenu qu’à Saigon (ça ça doit être l’effet « filles » : Saigon est tenu par des garçon :-))). Je rigole !!
De plus, les bâtiments sont tous construits en bambou, ce qui limité l’emprunte écologique et insère les lieux dans leur environnement de façon harmonieuse.
Enfin, Nguyen Shak porte des actions locales très pragmatiques pour aider les populations qui vivent à côté de leurs établissements, redistribuant un petit peu ce que les gens de passage dépensent chez eux.
- L’éducation comme moyen d’éradiquer la pauvreté (soutien financier à la rénovation et la construction d’école)
- Faire venir les enfants des villages dans l’établissement pour qu’ils pratiquent leur Anglais avec les touristes
- Support aux orphelins du temple à Can Tho, que nous avons visité
- Accès à la médecine : soutien financier d’une clinique traditionnelle locale
- Soutien financier aux victimes du gaz orange
On a juste regretté de ne pas rencontrer les fondateurs, on aurait aimé discuter un peu avec eux de leur modèle qu’on trouve vraiment inspirant.
Tout voyageur passant ici se sent comme à la maison en quelques heures. Et ceci tient beaucoup à l’ambiance entre les filles de l’équipe, exceptionnelle. On les sent plus copines que collègues et n’arrêtent pas de rire et blaguer. Et les gens qui voyagent seuls ne s’y trompent pas : ils se font adopter par la petite bande, préférant manger avec elles que seul à table ou en compagnie d’autres voyageurs.

Pour notre part, on a passé de super moments avec elles, en particulier Eden, qui n’a pas arrêté de jouer avec leurs petits animaux ou se faire coiffer. Je me souviendrai aussi longtemps du match de foot qu’on a suivi ensemble, où on a vibré pour l’équipe du Vietnam avec elles. (D’ailleurs, le Vietnam a bien remporté le titre : il est le Champion d’Asie !).

Et puis notre balade à vélo à travers les villages nous a rapprochés de Hant. Elle ne parle pas français, à part quelques expressions qu’elle a dû piquer à de vieux touristes. « En voiture Simone » « C’est parti mon Kiki ». On pouffe de rire. Elle adore Eden, et trouve qu’elle est super grande pour son âge (9 ans, 1m37 avan le départ : c’est surtout Hant qui est très petite et doit mesurer 1m45 adulte. D’ailleurs ses copines nous ont bien expliqué qu’elle s’appelait « Hant » « comme la petite fourmi, parce qu’elle est petite » ! Bon, de toute façon, elles ne sont pas bien grandes non plus ses copines, et les Vietnamiennes en général ! Alors on lui apprend une autre expression, tout aussi vieillotte, pour se défendre « Tout ce qui est petit est mignon ». Gros fou-rire une fois de plus.
Quand Hant nous explique que peu de gens veulent être instituteurs vu le salaire très bas, on lui demande ce à quoi elle, elle aspire. Elle gagne « plutôt correctement » sa vie chez Nguyen Shack (le double d’un instituteur, soit environ 300 Euros / mois), ce qui pour l’instant lui convient. Elle aimerait poursuivre dans le tourisme. Comme aujourd’hui. Pas de grand rêve à l’horizon.
En même temps, ici, l’ambiance est au top, et le travail responsabilisant, et puis on ne travaille que 6 jours / semaine et pas 7. Pas si mal… Pour le reste, on verra plus tard…