Après la tentative ratée de la veille, le 18 décembre, on part pour un « Hopping Island », dans l’archipel du Bacuit, partant de la ville de El Nido, de l’autre côté de la péninsule par rapport à nous, et donc à l’abri du vent.
Nous sommes à une heure de route en minivan mais celui-ci partira à peu près dans les temps pour qu’on puisse profiter de la journée. D’autant plus que sur place….on attendra une heure, sans savoir jamais pourquoi.
Quand on vient enfin nous chercher, on découvre le petit embarcadère de El Nido pour les croisières à la journée. Et on comprend qu’on ne sera pas seuls. Ici, des dizaines et des dizaines de bangkas attendent leurs passagers dans l’eau turquoise. On nous indique la nôtre. Loin du bord. Hum… OK, et on y va à la nage, avec les sacs ? Non, c’est censé passer…Moui… ça passe, mais j’ai de l’eau jusqu’en dessous de la poitrine, Geoffrey porte le sac sur la tête, et Eden, et bien elle nage, elle ! On grimpe pour la première fois sur ces petites bangkas, dont on apprécie avec surprise la stabilité. Ingénieux ces petits bateaux !
Allez, tout le monde est à bord, c’est parti !
On passera la journée à une dizaine, et vogue la petite troupe sur son petit bateau, d’île en île…
Dès qu’on sort un peu du port, on découvre un paysage de fou, digne de la baie d’Halong. Ici comme au Vietnam, les pics karstiques sortent de l’eau un peu partout. C’est juste une fois de plus, splendide.



Premier arrêt un peu plus loin sur une plage réputée pour sa couleur.. paradisiaque. Hum…. Y’a trop de bangkas, et donc trop de monde, ici. Mais soit, on saute dans l’eau. Et la magie opère, quand même.
Une eau turquoise, transparente, comme on en a rarement vue. On comprend que ça attire un peu..On est comme des enfants, on joue dans l’eau, un sourire jusqu’aux oreilles ! Trop trop beau ici !!! Mais il faut remonter dans le bateau pour l’arrêt suivant.


On navigue une petite heure d’un pic karstique à l’autre, dans ce paysage de fou, pour atteindre notre deuxième arrêt, qui est pour les « twins lagons ». C’est là qu’ont été tournées certaines scènes d’émissions de télé-réalité internationales, comme Survivors ou autres Koh Lanta. Mais..il ne nous avait pas dit Denis (Brognard) qu’en fait son émission se déroulait dans un méga spot et non totalement perdu au milieu de rien. Enfin, si, on est au milieu de rien, mais il y a quand même quelques bangkas autour de nous, et El Nido n’est pas si loin !
Bref Bref laissons Denis, cet endroit est juste dingue, lui aussi. Des petits kayaks nous sont proposés, pour parcourir les lagons, et c’est une bonne option. Une fois dedans, nous traversons une gorge entre deux pics où l’eau est encore ici transparente, turquoise très très clair (bon, il n’y a pas de fond), puis on atteint un genre de petit lac, caché de l’extérieur, et, en tournant à 180 degrés, un nouveau bras de mer, caché des bangkas, nous invite à la méditation dans ses eaux tout aussi turquoises. Que c’est beau ! Et ici on est presque seuls à part un ou deux kayaks. On a du mal à repartir, mais on sait qu’on a d’autres endroits à découvrir, et il ne faudrait pas que la Bangka nous oublie ici…




Arrêt suivant : le lagon secret nous impressionne un peu…On saute dans l’eau et on doit déjà nager jusqu’à son entrée. Un trou de 1 mètre vingt de haut et large de 1 mètre. Hum…Et plein de monde qui sort…(en vrai il faut une gestion des flux ici). De l’autre côté, on est entourés de roche et nous marchons dans une eau…plutôt trouble…Point de vue magnifique même si on se demande ce qu’il y a dans l’eau…Et puis j’imagine que ceux qui nous ont amenés ici connaissant les marées, mais il ne ferait pas bon être bloqués là dedans si l’eau monte. Geoffrey dit (sérieusement) qu’un petit poisson l’a piqué (ou mordu). On n’est pas à l’aise. Mais mais..moi aussi je me fais attaquer par des mini-bestioles. Des petits poissons défendant leur territoire ? On n’est sait rien, on ne voit rien… Allez, zou, on sort. Pas super accueillant ce lagon secret, même si forcément, la végétation sur la roche et le ciel au dessus de nous valent le coup.
On repart. Déjeuner à bord étonnamment frais et bon. Tout le monde se régale, avant le dernier arrêt, un endroit de snorkeling. Il faut sauter du bateau et « juste regarder ». Aller sur l’ile en face, non, ce n’est pas au programme, et puis on voit bien qu’il y a des très très gros lézards dessus. Assez désert, le bout de plage.

Donc allons-y…Hum… normalement ce n’est pas mon truc, de regarder sous l’eau, et particulièrement en sautant d’un bateau, quand je ne sais pas combien il y a de profondeur sous moi, phobie du fond oblige. Mais je veux bien tenter de faire « comme tout le monde ». Et…heureusement ! Que c’est beau ! Des poissons par centaines, multicolores, des poissons-perroquets, des anges-empereurs , des poissons-clowns, des poissons-cochers…, qui s’amusent entre les coraux de toutes les couleurs également. Mais c’est fou ça ! Eden est remontée à bord, et je m’étonne moi-même d’aller la chercher. « Fillette, tu ne peux pas louper ça ! C’est trop beau ! »
Je remonte en indiquant au capitaine que je viens de faire le plus beau snorkeling de ma vie (oui parce que bon, j’ai la phobie du fond, mais j’ai quand même déjà mis la tête sous l’eau à pas mal d’endroits dans le monde, que ce soit Océan Indien, Caraïbes, Thaïlande ou Indonésie. J’aime bien regarder les petits poissons aussi !
On n’a pas de gopro et on commence à le regretter. Juste pour pouvoir vous montrer ces beautés. Il va donc falloir nous croise sur parole et on sent qu’on n’a pas fini d’être frustres aux Philippines côté photos sous-marines.
Retour sur notre bangka, des paillettes plein les yeux ! Ce pays recèle de merveilles, maintenant on en est certains.

Le 19 Décembre est notre dernier jour à Palawan, alors le patron de nos bungalows nous a promis que même s’il n’y avait pas 6 personnes, il acceptait d’affréter une bangka pour nous montrer « ses îles », enfin, celles qui sont de son côté de Palawan, à l’Est donc.
De nouveau le vent a soufflé toute la nuit bien fort, mais il dit que « ça passe », on peut y aller. Bon, je ne suis pas super super rassurée mais s’il le dit…On est juste avec un petit couple germano-philippin. Et vogue la bangka. Une grosse, parce que quand même, « ça peut secouer aujourd’hui ». Et je confirme, ça secoue !
Très vite le capitaine nous invite à nous mettre en hauteur, « pour ne pas être mouillés ». Et dès qu’on avance un peu sur les flots, on a l’impression d’être dans un manège de fête foraine ! La mer est bel et bien agitée, mais la bangka s’en fiche, avec des gros flotteurs de part et d’autre, elle est effectivement incroyablement stable. Son nez pique dans les vagues, et ressort en attendant l’assaut suivant. Tout l’équipage sourit. Alors on s’accroche et on rit également.
Premier arrêt une grosse heure plus tard : « Shark point » (le coin des requins). Alors, comment dire…là, non…
- 1 – La mer secoue comme pas permis. Elle est donc loin d’être translucide
- 2 – Il faut sauter de la bangka et nager jusqu’aux rochers. Pas loin mais il faut quand même brasser fort pour parcourir les 50 /100 mètres dans les vagues.
- 3 – Tout ça pour voir, …des REQUINS !! –
- 4 – J’ai beau avoir trouvé les petits poissons multicolores jolis hier, j’ai toujours la phobie du fond.
Donc moi je dis, je reste sur la bangka. Jack, le matelot, a beau dire « je vous accompagne » avec un grand sourire, et déjà être dans l’eau, je ne descendrai pas. Geoffrey, évidemment y va, avec l’Allemande, et Jack. En réalité, ce sont des baby-sharks qu’on trouve par ici. Je ne connais pas la traduction exacte (et je ne les ai pas vus) mais je pense que ce sont des requins à pointe noire. En tout cas, de retour à bord, Geoffrey avoue qu’il n’y avait pas grand chose à voir, et si Jack dit qu’il a vu un requin, ni l’Allemande ni Geoffrey ne l’ont vu.
Jack, entre le spot de snorkeling et l’ile où nous devons déjeuner a décidé de se mettre à l’avant de notre bangka, allongé sur la proue, accroché au bateau à la seule force de ses bras. Et on le voit se prendre les flots qui n’ont pas faibli, disparaitre puis remonter. La mer est tellement forte que de toute façon il ne peut plus bouger. Le moindre mouvement et il tombe dans l’eau. J’espère que ses muscles vont résister jusqu’à l’Ile. Il sourit encore quand il parvient à se retourner. Nous nous sommes toujours accrochés au point le plus haut de la bangka. J’ai peur pour lui. Le capitaine ralentit. Pour rien, il ne pourra vraiment pas bouger. Trop de houle.
On finit par atteindre, une demi-heure plus tard notre deuxième arrêt. Ici on est protégés du vent. Et…on redevient fous, comme hier, mais en pire. Une petite ile, avec une eau…toute turquoise. Et dessus ? Deux familles qui y vivent (14 enfants à elles deux), et… nous. Rien. Pas de bar, pas de restaurant, pas d’hôtel… On a vraiment l’impression d’une ile vierge. Et si on l’appelait « L’ile aux enfants » (souvenir d’enfance pour ceux de ma génération) ?
En tout cas c’est complètement paradisiaque comme endroit.

Notre capitaine, son second et le cook (oui, je n’ai pas encore parlé de lui mais il y a un cuisinier avec nous. Il est tout petit et a des dents incrustées de pierres multicolores. Ce qui lui donne un sourire incroyable) nous préparent un super repas pendant que nous jouons les explorateurs. L’île ne doit pas faire plus de 2 km de périmètre. Au coeur, les huttes des deux familles, avec leur potager, leur arbre et leur puit, entourés de forêt dense et infranchissable. Sur la droite, une langue sableuse immaculée. Autour, des plages de part et d’autre, mais le vent souffle toujours de l’autre côté de l’Ile. On rejoint donc notre magnifique plage turquoise.

On est trop bien ici !! La jeune Allemande et son chéri eux vont dormir ici, sous tente. What ? Trop de la chance ! Et nous on nous en a même pas parlé, de dormir ici, alors que ça fait 4 jours qu’on est ici (la magie des Philippines, il ne te proposent même pas forcément toutes les excursions). En tout cas, notre matelot nous dit qu’on peut rester si on veut. Un bateau doit revenir le soir avec la tente pour les germano-philippins, il peut en ramener 2. Oui mais bon, nous demain on doit repartir à Puerto Princesa et on a un minivan à 13H. Pas de souci, « on sera rentrés avant » (Moui…pas comme si on commençait pas à connaitre les horaires Philippins : si la bangkca ne décolle pas…). Allez, on tente. C’est aussi un rêve de Geoffrey de dormir sur une ile déserte et là, on est dessus !
On passe l’après midi comme des gamins, se baladant le long de l’ile, se baignant dans les eaux transparentes, ramassant des coquilles de bénitiers géants, du corail échoué. Ce seront nos décos de Noël à nous. La vie de Robinson nous plait bien, là.





La bangka nous amène à un dernier spot de snorkeling sur un autre ilet aux eaux cristallines. Des coraux splendides nous attendent à quelques mètres du bord. Geoffrey pousse quelques mètres plus loin que moi, il n’avait jamais vu autant de coraux différents, et intacts. Et comme moi la veille, il décrètera que c’est « parmi les plus beaux snorkelings qu’il n’a jamais fait ».

Fin d’après midi, et retour à notre ile sauvage à nous.


Notre cook nous a promis qu’on irait pêcher du poisson pour ce soir, à la tombée du jour. Super, en attendant, on cherche à se dessaler. Comment on fait ? Facile, on va au puit des familles. On prend de l’eau avec un petit récipient accroché à une longue tige en bambou, et on se rince. Les toilettes ? C’est « où on veut ». Ha oui, eux vivent comme ça à l’année ? D’ailleurs, comment vont ils à l’école tous ces enfants ? Je préfère ne pas le savoir. A mon avis, notre ile est paradisiaque pour un ou deux jours…
Notre grosse bangka repart, et alors que le jour décline, une bangka-canoe (elle est vraiment petite celle-là) accoste. On monte à bord. Et le pêcheur pose ses filets, pendant qu’on admire le soleil couchant. Instant magique.



Et puis la bangka qui doit nous apporter notre tente (et accessoirement nous permettre de rentrer demain) ? Elle finit par arriver alors que la nuit tombe. Jusqu’ici, tout va bien.
Les hommes ont allumé un bon feu, et on se réchauffe autour. Diner aussi succulent qu’à midi, alors que la cuisine de notre cook est en fait une petite clairière sous les arbres et un foyer au sol. Pas mal ! Le pêcheur revient avec ses prises du soir. Comme prévu, notre cook nous propose de nous faire griller tout de suite ce superbe poisson d’au moins 1 kg, là maintenant. Mais…on a déjà diné. Pas grave, ça se mange « tout seul ». Et c’est vrai qu’il est juste délicieux ce poisson !!

Allez, c’est l’heure de se coucher. La lune monte dans le ciel et éclaire la nuit. On s’endort vite…pour se réveiller à minuit. Et là..Eden et Geoffrey seront malades toute la nuit. Intoxication alimentaire ? Beurk… On ne sait pas mais tous deux passent une nuit d’enfer (et moi aussi, du coup). Et quand tu n’as pas de sanitaire, et que tu es malade, ta nuit peut vite s’apparenter à Survivors…
Au petit jour, Eden est encore malade, et Geoffrey est plus vert que blanc. Il a le dos constellé de boutons de moustiques, qui ont du bien se régaler eux, pendant qu’il essayait de survivre ! On ne sait toujours pas pourquoi j’ai été épargnée… j’ai mangé la même chose…

Notre cook s’est levé tôt car il sait qu’on part tôt aussi ce matin. Il prépare un super petit-déjeuner…Heu…un thé, et ça ira ? Je suis quand même bien inquiète sur la journée qui s’annonce : entre la mer déchainée hier et les 8H de minivan qui nous attendent…Et puis la bankga d’aujourd’hui est largement plus petite que celle de la veille, ça promet…

Au final, tout le monde se tiendra bien. En serrant un peu les dents quand même : la mer est largement moins agitée que la veille…et personne ne sera malade dans le minivan. On finit par atteindre Puerto Princesa bien soulagés quand même…. En route pour l’étape suivante…celle où on retrouve nos amis !
Le mot de la fin pour Geoffrey : Tu te rends compte qu’en conditions extrêmes le paradis peut vite devenir l’enfer…Finalement une nuit sur l’île déserte, ça suffit !
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Ben dîtes, si on n’avait pas changé de destination au dernier moment on vous aurait peut-être rencontré aux Philippines en décembre dernier! Merci pour ce super récit, c’est vraiment de toute beauté. Pour la mauvaise nuit passée sous la tente, c’était peut-être une insolation et pas une intoxication alimentaire (vécu!). On a pris pas mal de retard dans la lecture de votre blog et parfois on oublie de laisser un commentaire mais sachez qu’on adore ! Pour nous c’est bientôt la fin, on continuera à vous suivre avec plaisir. On vous souhaite de vivre encore beaucoup beaucoup de belles histoires.
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