Bohol : Tarsiers et Collines Chocolat.

Le 3 Janvier, nous quittons tristement nos amis. Retour dans le froid Parisien et Luxembourgeois pour eux, départ pour Bohol pour nous. En ferry. Le coeur n’y est pas. Et puis Eden a de la fièvre… pas top de voyager dans la chaleur avec une enfant malade…

Bienvenue à Bohol ! - Philippines
Bienvenue à Bohol ! – Philippines

On est accueillis à notre arrivée du ferry par Claire et Arnold, les patrons de la Villa Juana, un couple Germano-Philippin d’un certain âge, qui a une villa à Panglao, petite île au Sud de Bohol, reliée à la grosse île par un pont, et réputée pour ses plages de sable blanc et ses sites de plongée et snorkeling.
Claire et Arnold sont adorables. Ils ne parlent pas un très bon Anglais, mais on sent qu’ils sont aux petits soins avec les gens qu’ils accueillent chez eux. Lui est Allemand, et il a épousé Claire. Alors il est resté ici et ils ont acheté cette villa de famille, près de la mer, qu’ils ont transformé en gîtes.
Comme on n’a pas encore mangé, ils nous déposent à Alona Beach, dans une cantine pour Philippins. On mange très bien, pour un prix dérisoire. Sur la route, ils nous donnent quelques autres bons plans puis on parvient enfin dans le petit appartement de la villa que j’ai réservé avec Delphine. Du coup je ne fais que penser à eux…
Rapidement installés, on part voir “la plage” en face de la villa…Bon, disons “la mer”. Pas de plage ici, mais de jolies bangkas amarrées à marée basse. On ne pourra pas forcément se baigner mais c’est joli..
Le soir, on rencontre nos voisins sur la terrasse qu’on partage avec eux. Un couple de Néerlandais retraités, en passe de s’installer aux Philippines également.

Le lendemain, Eden va mieux mais il fait un temps atroce. “Alerte rouge intempéries” “risque d’effondrement de routes”.. Je déprime. Pas envie de mettre le nez dehors…Geoffrey finit par réussir à me tirer de la chambre (quasi borgne en plus, ça aide pas quand on déprime) pour me convaincre d’aller déjeuner à Alona Beach. Après tout c’est moi qui ai insisté pour venir ici, car cette plage est réputée pour être l’une des plus belles des Philippines. Mais aujourd’hui, il pleut à verses et on a peu le temps d’apprécier la finesse du sable, on se réfugie vite dans un resto-bar où on passe l’après-midi. On finit par en sortir quelques heures plus tard alors que la pluie se calme. Mais c’est vrai que ça a l’air beau ici. Bon, c’est un peu la Méditerranée en été, avec ces alignements de restaurants et d’hôtels, mais il faut reconnaître que la plage est magnifique, et que le turquoise a l’air de percer même avec ce temps si gris. L’espoir renaît quand on rentre “à la maison”.

Le 5 Janvier, malgré le temps encore incertain, l’alerte a été levée, on nous a confirmé qu’aucune route n’allait s’effondrer…alors on part à la découverte de l’île en van, partagé avec d’autres touristes. He oui, au delà des plages de Panglao, on a choisi Bohol pour ses Chocolates Hills et ses tarsiers, deux des symboles des Philippines. On sent que ça va être “un peu” touristique mais j’ai trop envie de les voir !

Premier arrêt un peu avant les Chocolate Hills, à Carmen, dans une boutique où on peut réserver du Quad. Ca sent la vente forcée à plein nez. On n’a pas le temps de dire ouf qu’on nous a poussé une chaise sous les fesses et qu’on nous demande de choisir quel tour en quad on veut faire ! On sort, en colère. Nous ce qu’on veut voir, ce sont juste les Chocolate Hills !
On finit par y aller, avec le sentiment d’avoir perdu une bonne demi-heure !

Evidemment, on n’est pas seuls non plus pour accéder au point de vue sur cette curiosité géologique, mais tant pis. On monte la volée d’escaliers multicolores pour atteindre le sommet, et la bonne humeur revient avec les maximes sur les marches.

En haut, le temps a beau rester gris, que c’est joli !
Ces petits monts n’ont pourtant rien de chocolat. Ils seraient plutôt “à la menthe” selon Geoffrey et Eden. Et je suis d’accord avec eux. Sur 50 km2, plus de 1200 petits cônes de 30 à 100 mètres de haut, vert menthe pour nous, donc, mais bruns chocolat au lait à la saison sèche, d’où leur nom ! D’origine sédimentaire, ces formations sont nées sous l’eau, composées de sable, calcaire, corail et coquillage. Avec le mouvement des plaques tectoniques, la région est sortie hors de la mer, et ce sont les eaux pluviales qui ont fini de modeler ce paysage inattendu, que les Philippines ont demandé d’inscrire au Patrimoine mondial de l’Unesco (en attente).
Plus onirique, j’aime personnellement les légendes qui entourent la formation de ces petits monts : deux géants se seraient battus, puis réconciliés, oubliant le désordre laissé derrière eux, ou encore celle ci : un géant amoureux enleva sa belle, qui pourtant avait déjà un compagnon, qu’il assassina. Elle se laissa alors mourir de chagrin. Quant au géant, il pleura toutes les larmes de son corps, qui formèrent les collines que l’on connaît.

Second arrêt au Tarsiers Visitors Center . Je suis contente ! Plus folle que ma fille à l’idée de pouvoir voir “les plus petits primates au monde”, endémique des Philippines, et fait partie des espèces à protéger (il ne vit quasi plus à l’état sauvage).
On rit avec Eden. Si, si, ce sont nos cousins ! J’avais lu qu’il fallait se rendre à cet endroit, unique, là où les petites bêtes sont bien traitées, et c’est bien ici que l’on est menés. Je me réconcilie un peu avec la compagnie de vans qu’on a prise.
Ces petites bêtes sont tellement timides et stressées qu’elles peuvent mourir, se suicider en se tapant la tête contre les murs si elles ont peur….d’ailleurs, nous sommes invités à parcourir la réserve en silence, pour ne pas les effrayer, et parce que ce sont des animaux nocturnes, qu’on ne doit pas réveiller. Un petit chemin a été dessiné dans la végétation. Des guides placés sur le parcours nous montrent où se “cachent” les petits tarsiers. Ca y est, on en a vu un. Trop mignon, trop chou ! Il tiendrait dans la paume d’une main. Accroché là à son arbre, on dirait plutôt une grosse mangue brune (un tarsier mesure environ 10 cm et pèse 120g). Mais avec des petites pattes toutes fines, de grandes oreilles, et surtout de très très grands yeux. Il me fait surtout penser à Guismo dans Grimmlins. J’adore ! La plupart sont (mal) cachés sous des feuilles, l’air de penser “si je ferme les yeux, ils ne me voient pas”. De vraies petites peluches ! On en kidnapperait bien un avec nous…mais non. Ils sont déjà en voie de disparition, et il faut en prendre le plus grand soin. Alors surtout, si vous passez par là, ne vous arrêtez pas en bord de route pour voir les tarsiers en cage. Il y a de grandes chances que ceux-ci ne survivent pas longtemps..

Le déjeuner était prévu sur un bateau, sur la rivière Loboc, mais il a trop plu la veille, et on doit se rabattre sur un autre restaurant-buffet pour touristes sans aucun intérêt.

Sur le chemin, arrêt obligé sur la route, dans la forêt de Bihar : 2 km de forêt d’acajou plantés par l’homme.

Photo obligatoire, comme tout le monde. Puis arrêt au pont suspendu de Tibao, qui enjambe ladite rivière. C’est vraiment pour le fun, mais ça marche ! Allez, on fait notre petit aller-retour au dessus du vide, comme tout le monde, ça tangue pas mal, et on prend aussi la photo souvenir.

L’après-midi, une visite de zoo avec ferme de papillons et Pythons est prévue, le Python and Wildlife Park. On est assez sceptiques : on a déjà visité une ferme à papillons à Siquijor, et puis les zoos ici…C’est en réalité un tout petit établissement, avec une belle ferme à papillons, qu’on ne se lasse pas d’admirer, heureux de retrouver les espèces protégées qu’on avait déjà repérées à Siquijor avec nos amis, mais surtout, la spécialité du centre, ce sont les serpents!! Et quels serpents : Des Pythons énormes de plusieurs mètres ! Notre guide nous fait entrer dans une cage. Hum Hum… il est gros celui là, non ? Elle nous promet qu’il est inoffensif et nous invite à le toucher. Un Anglais le fait. Et finalement, on ne peut pas avoir toutes les phobies, alors moi aussi je le touche. Avant Geoffrey ! Je n’avais jamais touché un serpent de ma vie. C’est…mou et froid. Et le cuir assez dur quand même. Et beau. Celui-ci ferait un magnifique sac à main, c’est vrai. Enfin, vu la taille, on pourrait certainement en fabriquer toute une collection…On continue notre visite. Mais…ces autres pythons, là, ils ne sont pas en cage du tout, eux ? Notre guide nous explique. En fait ils n’ont qu’un python “agressif” dans le zoo, qui, lui, est bien dans une cage fermée. Quant aux autres, il n’y a aucun souci, ils ne les enferment que pour les nourrir, une fois tous les quinze jours. Le reste du temps, ils les laissent en liberté dans le zoo. Le lieu compte une dizaine de spécimens : des pythons “classiques” mais aussi, et surtout, des pythons albinos, jaune et blancs, magnifiques. Allez, celui-là je le caresse direct, il est trop beau ! C’est que je finirais par aimer les serpents, moi ?!

Derniers arrêts plus “culturels” avant le retour, avec la visite de l’église de Baclayon, la plus ancienne église en pierre du pays (elle fut fondée en 1595 par des jésuites) et sa tour anti-pirate. Lourdement endommagée par le tremblement de terre de 2013 (qui fit 200 morts), elle a fait l’objet d’une très belle restauration. Un jeune prêtre nous propose une visite guidée de son musée, qu’on a du mal à refuser. Eden pose mille questions. Non mais ma chérie, depuis quand te passionnes-tu pour la religion ? Pour notre part, on admire les planchers en bois épais, les vitres faites de coquillage et la puissance des Espagnols qui occupèrent le pays….

A Tagbilaran, une sculpture présente le Sandugo, pacte de sang entre Sikatuna, autochtone, et Legaspi (Espagnol) en 1565, acte symbolisant la paix… et marquant en réalité le début de la colonisation…

Sandugo, pacte de sang entre autochtones et Espagnols-Tagbilaran - Bohol - Philippines
Sandugo, pacte de sang entre autochtones et Espagnols-Tagbilaran – Bohol – Philippines

Une belle et riche journée, finalement.

On revient à Alona Beach réconciliés avec notre voyage ! On demande à notre chauffeur de nous arrêter là, pour pouvoir voir cette belle plage autrement que sous l’averse. Il y a beaucoup plus de monde que la veille, mais l’ambiance est vraiment sympathique. Philippins et touristes profitent de la belle mer turquoise. On s’arrête dans un bar qui nous tend les bras. C’est l’heure d’un cocktail au coucher de soleil !

Le 6 Janvier, nous devons changer d’hébergement, mais avant, on part passer la matinée et déjeuner sur la plage “Dumaluan Beach”, que nous ont recommandée nos hôtes.
Contrairement à Alona la touristique, Dumaluan est une plage où viennent pique-niquer les familles Philippines, passer un moment en famille et entre amis. D’ailleurs des tables et bancs à l’ombre sont mis à disposition pour tous.

Et face à ces installations, une eau cristalline, l’une des plus belles que nous ayons vues aux Philippines ! Nous marchons le long de la mer. Il y a bien quelques hôtels, mais on ne les avait même pas vus au départ. On pique une tête, seuls. Que c’est beau ! Bohol côté mer est magnifique aussi ! Mais Eden préfère aller jouer dans mes mini-vagues, là où s’ébattent les enfants Philippins. On joue tous, puis on déjeune et déjà il faut partir…

Geoffrey a trouvé une autre petite ile à l’Ouest de Bohol, elle aussi raccordée par un pont à sa grande soeur, mais qui a l’air beaucoup plus vierge…

En route petit arrêt pour photographier enfin les fameux coqs de combat qu’on voit partout : les Philippins sont fous de leurs coqs, et c’est vrai qu’ils sont beaux ! Alors dans chaque jardin ou presque, des aménagements spéciaux avec petite cage individuelle, en bois ou en rotin, et perchoir individuel sont mis en place. Et le dimanche, c’est jour de combat, et de pari. Notre chauffeur nous explique que certains y laissent de véritables fortunes….

Nous traversons un long pont à fleur d’eau, pour atteindre Pangangan Island. Notre hôtel, Isla Hayahay, est l’un des rares de l’île, qui n’a l’air habitée que de quelques petits villages, le seul “avec piscine” apprendra-t-on. On logera dans un joli petit bungalow. Face à nous, encore un paysage et un coucher de soleil magnifiques. La plage est difficilement baignable, mais on a la piscine et on est quasi seuls dans l’hôtel. On adorera ce lieu.

Alors le lendemain, on profite juste d’être bien, et on ne fait pas grand chose. Ha si, c’est la rentrée scolaire pour Eden ! On discute un peu avec le gérant et sa femme, deux Allemands d’abord venus s’expatrier en Australie, puis aux Philippines. Leur route a alors croisé celle d’un Français, propriétaire des lieux, mais ne pouvant pas être toujours présent. Et ils ont pris les commandes de l’établissement. Ils adorent l’endroit et l’entretiennent à merveille, avec le personnel Philippin, qui vient du village à côté. Et c’est vrai que tous les gens qui travaillent ici, au delà de leur beau sourire, ont l’air particulièrement investis pour que le lieu soit le plus agréable possible pour les gens qui y logent. On sent qu’ils ne font pas qu’exécuter les tâches qui leur sont confiées, ils prennent des initiatives, ont l’air fiers de travailler ici.

Le 8 janvier, on fait une petite sortie dans la mangrove, sur l’îlet en face de notre hôtel. Les kayaks sont sur la bangka. On croise quelques pêcheurs occupés à leurs pièges et grands filets.

 

Et puis on débarque pour deux petits heures seuls au monde, à n’entendre que le bruit de nos paguaies dans l’eau. Paisible. Par contre, quand on sort des petits sentiers dans la mangrove, le vent s’est levé, et on doit faire pas mal d’efforts pour rejoindre la bangka…le temps est instable…

Le lendemain, pour notre dernier jour aux Philippines, nous voulions faire un dernier Hopping Island, mais le temps nous en dissuade… On ne fera donc…pas grand chose, à l’abri de la pluie sous la grande terrasse de notre hôtel. Et le 10 Janvier, nous quittons Bohol sous des trombes d’eau. Ce soir nous avons un vol Manille-Sydney, mais avant, une fois de plus ce sera ferry + vol intérieur. Et ça commence bien, on est trempés ! Le séjour finit dans la précipitation, sous l’eau, tristement…

Paalam Ang Pilipinas ! (Au revoir Les Philippines, en Tagalog)

Départ précipité sous le déluge - Bohol - Philippines
Départ précipité sous le déluge – Bohol – Philippines

 

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