Arrivée en Nouvelle-Zelande : Ambury Park et Bay of Island, aux origines du pays

Nous arrivons le 17 Janvier, tard dans la nuit, à l’aéroport d’Aukland, un peu tristes après cette effervescence Australienne, et puis j’ai attrapé une pneumonie… Je suis coutumière de la chose, et j’ai mes antibios de choc, mais c’est toujours très désagréable et ça me met sur les rotules. Envie de rien, donc…Enfin, si, surtout se coucher et se reposer, vite. Il faudra quand même trouver comme à chaque arrivée dans un nouveau pays argent, puce data (horriblement cher), et moyen de transfert vers l’hôtel (hors de prix aussi). On arrive donc très très tard et de très très mauvaise humeur. Heureusement, Geoffrey a eu l’idée de réserver un motel proche de l’aéroport. C’est toujours ça…

Le lever du lendemain est donc bien compliqué, moi toujours malade, pas assez dormi…On rate le petit déjeuner. Tiens, ils servent des frites pour le déjeuner…dur au réveil, mais ça fera l’affaire (faut savoir s’adapter…). Et puis, on a quand même une perspective qui va vite nous redonner le sourire : tout à l’heure on récupère notre van, celui qui sera notre compagnon de voyage pour nos 4 semaines en Nouvelle-Zélande. De quoi me redonner un peu d’énergie aussi ! Trop cool !!

On arrive enfin à l’agence. Et notre petit van tout blanc sans logo (en fait tous les vans ont des logos mais pas le nôtre) et tout mignon nous attend déjà. Check in. Il a l’air très bien. Pas neuf (410 000 km au compteur quand même, et l’intérieur est très fonctionnel mais date plutôt des années 90. Tant mieux, on aura moins peur de l’abimer. Eden découvre “son lit” : Un petit espace de 40 cm de haut qu’on déplie le soir au niveau du toit. Faut pas être grand mais pour elle, ça passe nickel. Le propriétaire nous montre qu’on a un petit chauffage électrique, des bouillottes, des grosses couettes, des grosses couvertures en plume. Heu… On arrive des Philippines et de Sydney où il faisait plus de 30°. On est où là déjà ? Il fait froid comme ça en Nouvelle-Zélande. Normalement j’ai bien vérifié la saison et on est en plein été australe !! “Il peut faire froid la nuit”. Ha… on verra. C’est pas comme si j’avais pas de pneumonie, là, tout de suite…On récupère ce qu’on a loué “en plus” : 3 chaises, une douche solaire et une “tente de douche”. Ce dernier élément les étonne énormément mais notre pudeur nous a poussé à la chose. Pas envie de se doucher devant tout le monde…Ha oui, et puis on est prévenus : il y a des toilettes, un bloc en plastic de 70X70X40 cm en plein milieu de van, pliable, mais si on s’en sert, “il faut le rendre dans le même état”, c’est à dire état neuf, n’ayant jamais servi. Hum… en gros y’a pas de toilettes…Par contre la cuisine n’est pas mal du tout, avec son mini four micro-onde, ses plaques au gaz, son mini évier et son mini réfrigérateur. On se demande un peu comment toutes nous affaires vont rentrer dedans, mais on va s’organiser. On voyage quand même plus léger que la plupart des gens…

On croise un jeune couple d’Américains qui eux reprennent leur avion tout à l’heure. Tout tristes. Ils ont adoré la Nouvelle-Zélande. Ils nous offrent 2 chaises et leur Lonely Planet. Merci beaucoup !! On rend donc 2 chaises de location.

Et c’est parti pour la grande aventure en van !! Première étape : se ravitailler. On est aussi tout contents de se faire à manger pendant un mois. Au delà du budget, manger simple, des pâtes par exemple, ça nous manque finalement. On se rend donc au “Pack and Save”, supermarché tout proche de l’agence de location de vans. Immense. Ha oui, et ici, le principe est celui des “promos” (le paradis pour notre copain Charp qui adore ça ;-)). Déco réduite à son minimum, le supermarché tient plutôt du hangar, et des denrées quasi jusqu’au plafond. Par packs donc. Oui mais nous on a un tout petit van, et on ne va pas acheter 10 rouleaux d’Essuie tout par exemple, ça prend trop de place. Je vais voir la caissière, qui sourit gentiment. On a le droit de prendre moins, c’est juste “plus cher à l’unité”. Elle a dû me prendre pour une sacrée blonde, m’enfin…on connait pas encore la Nouvelle-Zélande…

Perdues dans le PaknSave - Aukland - Nouvelle Zélande
Perdues dans le PaknSave – Aukland – Nouvelle Zélande

Et on se lâche un peu. Ha oui, la Nouvelle-Zélande produit beaucoup de vin ! On va pouvoir se faire des petits apéros au vin blanc, super ! Y’a même du Nutella ! Et des fraises, des nectarines, des pêches ! (c’est bien l’été en Nouvelle Zélande). Top !

On est parés, on dort où ce soir ? On a téléchargé THE Appli qu’il faut avoir quand tu voyages en van en Nouvelle-Zélande : Campermate. On y trouve tous les endroits où on peut se poser (gratuit ou payant), les toilettes publiques, les stations services, etc…

Pour ce soir, Geoffrey a déniché une ferme qui accueille vans et camping cars sur son terrain, à 15 min de l’aéroport. Quand on y arrive, il y a bien une ferme, avec plein de moutons, et une barrière délimite un très grand terrain pour les vans et camping cars. On doit être une quinzaine dans ce champ. On se gare. Les poules et leurs poussins viennent nous voir. On est bien là…Le vert partout autour de nous nous fait penser à l’Ecosse, ou la Normandie….

On passe le début de soirée à ranger notre maison de poupée. Il va falloir qu’on trouve nos marques. On comprend bien que pour survivre dans si peu d’espace, il faudra être “organisés”, savoir où se range chaque chose.

Ce soir, c’est seafood-pâtes. Miam !! Une petite partie de Uno et tous au lit. Et vive la vie en van ! Eden me réclame un câlin. J’escalade le plan de travail et la plaque de cuisson. Je rampe près d’elle…. Ma chérie, ici c’est chez toi. Les câlins, à partir de demain on les fait en bas. C’est pas fait pour les mamans en haut…

Premier diner en Nouvelle Zélande - Ambury Regional Park
Premier diner en Nouvelle Zélande – Ambury Regional Park

Le 19 Janvier au matin, nous devions filer tôt vers le Nord, le territoire des Maoris, le berceau historique du pays. Mais…on s’est rendu compte hier soir qu’on logeait en réalité dans un magnifique parc naturel, Ambury Regional Park. Alors, après les leçons d’Eden, pas si studieuse en Australie, on décide de faire une balade vers la plage. Que c’est beau. On est officiellement en Nouvelle-Zélande, ça y est. A 15 minutes d’Aukland, nous sommes sur une baie, marchons sur des coulées de lave noire sur lesquelles poussent une végétation jaune et grise. Au fond de la baie, des montagnes. Les panneaux dispersés le long de la promenade nous plongent dans la nature volcanique de l’ile mais aussi dans les premières histoires Maoris. Le volcan sur lequel nous évoluons s’est formé il y a 18 000 ans. La lave qui s’en échappait avait une vitesse de 30 km/heures, et coulait à 1100°C, formant des grottes, et dessinant ce superbe paysage. Nous sommes sur un isthme, le point de terre le plus étroit qui sépare les deux ports d’Aukland, le Otahuhu. Les maoris, qui se déplaçaient en canoe (waka) les portaient sur cette bande de terre afin d’éviter de trop grands détours. Alors ils chantaient un haka pour se donner de la force “Toia mai …te waka / Kijmea mai…te waka / Ki te Urunga …te waka…”. Envie d’en savoir plus sur ce peuple, ça y est ! Parce que jusque là, pour moi, le Haka, c’est une petite démonstration de force de 3 minutes à la télé quand il y a un match de rugby avec la Nouvelle Zelande…

Premier réveil dans le van - Ambury Regional Park - Nouvelle Zélande
Premier réveil dans le van – Ambury Regional Park – Nouvelle Zélande

En attendant, ça fait un bien fou de se retrouver “au vert”. Nous traversons des prés remplis de moutons, caressons des chevaux.

Nous pique-niquons dans l’herbe, et c’est parti pour notre premier voyage en Van. Direction “Bay of Island”, là où sont arrivés les premiers Européens, là où l’histoire de la Nouvelle-Zélande commence, là où vivent encore aujourd’hui beaucoup de Maoris. Une baie de 144 îles, magnifique parait-il.

C'est parti pour les voyages en Van ! - Nouvelle-Zélande
C’est parti pour les voyages en Van

Nous sommes très surpris des paysages que nous traversons. Partout où nous posons les yeux, c’est beau…Nous passons de collines en points de vue sur la mer, traversons des forêts de fougères arborescentes…Nous avons le coeur léger ! La Nouvelle-Zélande risque de beaucoup nous plaire…

Pour rejoindre la baie, nous devons prendre un petit ferry. Nous sommes la seule voiture dessus. La jeune fille qui nous accueille est en Working hollyday, comme nous en croiserons tant durant notre séjour. Elle a un visa d’un an, et peut à la fois travailler et profiter du pays à sa guise. Bonne formule pour les moins de 30 ans!

Ce soir nous nous installons dans un petit camping, gestion de la lessive oblige, près de la petite ville de Russel (900 habitants) qu’on nous a vivement conseillée, contrairement à Paiha, “trop touristique”. Nos voisins sont un couple de retraités Allemands très sympas. On aime bien cette ambiance. Tout le monde se parle ici. Je me fais une copine en faisant la vaisselle. La dame est “trop contente de nous connaitre”. Sont sympas ces Néozélandais ! Moi aussi je suis contente de la connaitre ;-). A l’accueil, on nous a indiqué une petite balade nocturne pour “voir des kiwis”, ces animaux endémiques qui sont le symbole du pays, et ne volent pas, et que les kiwis (les Néozélandais s’appellent aussi des kiwis) adorent. Ils sont rares et…nocturnes. Mais ici le soleil se couche tard, vers 21H30, c’est l’été…et nous serons finalement trop fatigués pour partir à la découverte des bêbêtes. Dommage…

Le 20 Janvier, nous ne nous pressons pas trop. Eden travaille le matin, un de nos voisins vient visiter notre van car le sien est un peu vieux (ha oui, tout le monde a un van ou un campingcar en Nouvelle-Zélande, c’est un mode de vie…), je retrouve ma copine de vaisselle…la matinée passe… à rien…

Nous finissons quand même par partir à la découverte de Russel. Et on découvre un petit village tout mignon, avec ses jolies maisons blanches, souvent inspirées de l’époque coloniale, aux devantures fleuries, et puis sa belle plage (elle est gelée, l’eau…ça change des Philippines !) et son petit ponton d’où les enfants sautent joyeusement dans les flots.

On a du mal à imaginer que Russel fut un jour la capitale de la Nouvelle-Zélande… On renonce à visiter la Maison Pomparlier, témoin de la présence Française sur l’île. Elle faisait partie d’une mission catholique, et traduisait les textes religieux en Maori. On en admirera quand même les beaux jardins fleuris. Petit arrêt à l’église, témoin de la force religieuse des premiers colons, luttant contre l’alcoolisme et la prostitution qui sévissait en ville. J’adore les petits coussins brodés des bancs qui égaient le lieu 🙂 . C’est surtout la plus vieille église anglicane du pays (1836), et ici que fut lu le fameux traité de Waitangi devant 400 fidèles.

La baie of Island est en effet chargée d’histoire : c’est ici que fut signé le traité de Waitangi en 1840, document fondateur de la nation, ici qu’un Anglais nommé Hosbon parvint à persuader les chefs Maoris de se rallier à la Grande Bretagne contre certains privilèges et le partage du pouvoir (512 chefs signèrent le traité dans toute la Nouvelle Zélande…Les Britanniques devaient éviter que les chefs Maoris ne se battent entre eux…). Enfin.., comment il réussit à “rouler” les chefs maoris, ce qui donne lieu encore aujourd’hui à des conflits territoriaux : Dans la version Maori, les Maoris gardent la propriété de leurs terres. Dans la version Britannique, non ! Si bien qu’à la fin du XIXeme siècle, les Maoris avaient vu leurs propriétés passer de 25 millions d’hectares à moins de 5, bien qu’ils se soient battus pour éviter d’être dépossédés. Et les colons purent s’installer tranquillement et disposer d’un lopin de terre chacun….

 

Nous traversons tout le village pour rejoindre Long Beach. Un petit chemin en pleine nature, jolie balade de 20 minutes, nous y mène entre fleurs sauvages et fougères arborescentes. 

Nous atteignons au bout une magnifique plage en arc de cercle, quasi déserte, aux couleurs toutes douces, invitant à la baignade. Quelques familles maoris passent leur journée en pique-niquant. Nous découvrons les tatouages faciaux des femmes. Jeux de plage. Une fillette s’approche d’Eden, l’aide à construire son château. On est pas mal…

Retour au camping un peu plus tard. Nous invitons nos voisins Allemands à boire un verre. Eux aussi font un grand voyage. Ils arrivent d’ailleurs d’Amérique latine. Ils nous donnent quelques conseils, notamment pour la Patagonie. Merci beaucoup les amis !

En 2eme partie de soirée, je parviens enfin à me connecter à Internet, et je découvre, horrifiée, le message de ma mère : notre Mémée, la mère de mon père, qu’on croyait éternelle (96 ans), est décédée il y a 3 jours, ainsi que Rosine, une cousine dont nous avons été très proches lorsque j’étais enfant…Dur retour à la réalité. Toutes mes racines italiennes remontent à la surface. Les grandes tablées avec tous les cousins et cousines, la pizza, la pasta, les capelettes au bouillon, les poivrons à l’huile, le pain maison, les rires, les blagues, les enfants qui courent partout, et les conversations si animées où se mêlaient Français, accent Italien et Patoi Sicilien. Tout un pan de moi se réveille, se demande ce que je fais à l’autre bout du monde alors que mon père et notre famille est dans la peine…C’est aussi dur, le voyage…

Le 21 Janvier, nous avons réservé une journée sur un voilier pour découvrir la baie of Island côté mer. Et nous voici partis sur le Kingfisher, avec Stephen, le capitaine, et une petite famille de Britanniques installés depuis quelques années en Australie, et en vacances ici. Stephen est un vrai personnage, il a beaucoup d’humour, et c’est un kiwi pur sang. On a vraiment du mal à le comprendre. Heureusement que les Britanniques sont là pour nous rassurer sur notre niveau d’Anglais !! Ils ont tous visité Paris et chacun y va de son petit commentaire sur les Français. On passe une journée délicieuse en leur compagnie. Autour de nous s’égrènent les chapelets de petites iles. Magnifique !

Nous déjeunons sur le bateau dans une eau vert émeraude. Au fond, nous apercevons des raies, mais l’eau n’est pas assez transparente pour les voir correctement, et franchement froide, et après les Philippines, on est devenus exigents 🙂

Au retour, nous navigons face au vent. Le pont du voilier est quasi vertical. On a les pieds qui touchent l’eau. Gloup…on espère qu’il maîtrise, Stephen. Mais oui, il maîtrise ! Il ferait un peu exprès que ça ne nous étonnerait pas. Eden, Geoffrey et moi sommes “collés” à l’avant (on ne peut plus bouger de toute façon), et on rit pas mal… enfin, Eden un peu moins…Pour la rassurer Geoffrey nous fait croire qu’il maitrise. Moui… Retour à terre. On tangue un peu. On se remet vite de nos émotions, et on reprend la route dans notre petit van, direction Aukland : on a renoncé à aller jusqu’au Cap Reininga, le point le plus septentrional du pays, hautement sacré pour les Maoris, mais qui ajoutait pas loin de 500 km sur notre itinéraire. Le trajet est trop long pour arriver le soir même à Aukland, et nous nous arrêtons à mi chemin, à Ruakaka Beach. Dans un camping, encore : besoin de se doucher après notre journée mer. Notre emplacement nous offre une vue…encore inoubliable.

Le soir, constellation d’étoiles. La lune se lève, se reflétant dans l’eau. Quel spectacle !

Ruakaka Beach au clair de lune - vue de notre van - Northland - Nouvelle Zélande
Ruakaka Beach au clair de lune – vue de notre van – Northland – Nouvelle Zélande

Mais que c’est beau ce pays décidément…

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