Le 22 Janvier, nous arrivons en fin de matinée à Auckland.

Nous déjeunons dans notre petit van, et direction le Musée d’Auckland, superbe endroit bâti en 1929, sur les hauteurs de la ville. Au départ je crois que je me suis trompée : le musée s’appelle “Musée du Mémorial de la guerre”. Pourtant, j’ai rentré les bonnes coordonnées dans Google Map : je voulais absolument visiter le musée pour en savoir plus sur la culture Maori… De plus, on avait renoncé à assister à un spectacle Maori à Bay of Island même si nous étions dans le berceau de la culture Maori (raisons budgétaires). Au musée, je suis rassurée : il ne porte pas spécialement sur la guerre, mais propose divers thèmes autour de la Nouvelle Zélande (dont la guerre, les volcans, les dinosaures et les papillons (!) mais nous nous concentrerons sur les peuples originels de Nouvelle Zélande pour notre part).
Nous prenons un billet combiné, et nous avons droit à 30 minutes d’explications et démonstrations de danses maori, le fameux Haka. Génial ! Nous sommes aux anges. Le Haka est vraiment impressionnant, particulièrement quand on est à 5 mètres des danseurs et danseuses et qu’ils ne portent pas de polo de rugby… La danse est rythmée par les cris des danseurs, les frappes qu’ils se donnent sur les cuisses et le torse, les tremblements de leurs mains, et surtout leurs grimaces. Leur préférée : tirer la langue en roulant des yeux ! C’est une danse mixte, en fait, où les femmes se tiennent souvent à l’arrière, faite pour impressionner ses adversaires que ce soit en temps de conflit ou lors de cérémonies, ou encore compétitions sportives.
Nous découvrons également les premières légendes Maoris : le haka a la sienne : Le Dieu Soleil avait deux épouses, la Dame de l’été et la Dame de l’hiver. Il eut un fils avec la dame de l’été : le tremblement de l’air lors des chaudes journées d’été. Le tremblement des mains dans la danse fait référence à ce fils du soleil et de l’été. Et ainsi serait né le haka.
Nous visitons ensuite l’exposition permanente : immenses salles dédiées à l’art et la culture Maori qui nous fait plonger dans cet univers et sa richesse. Venus en pirogue à voile de Polynésie il y a à peu près 1000 ans, les Maoris représentent aujourd’hui 15% de la population, essentiellement sur l’île Nord de la Nouvelle-Zélande, et leur culture est bien vivante ! Nous prenons conscience que la Nouvelle-Zélande fut l’une des dernières terres habitées au monde. Le pays est tout neuf, en somme.
On découvre dans le musée un “whare nui” (une maison commune) grandeur nature, lieu de réunion des tribus, abritant les esprits des ancêtres, construit sur un “marae”. Nous admirons l’art de la sculpture Maori, et toujours ces personnages tirant la langue qui nous font bien sourire.
Plus loin est exposée une grande pirogue de 25 mètres, puis d’autres, plus petites. C’est certainement avec ce type d’embarcation que sont arrivés les premiers habitants.

Nous découvrons également des bijoux en “pounamu”, le “jade” de Nouvelle Zélande, pierre sacrée aux motifs hautement symboliques, qu’il ne faut surtout pas s’acheter soi-même, mais que l’on offre à ses amis, sa famille : L’offrir, c’est transmettre les qualités de la personne qui le portait avant à la personne qui le reçoit (bonté, forcé, courage..). J’admire particulièrement les “Hei Tiki”, symbole des premiers hommes, offerts en gage de fertilité et de protection lors des mariages. Encore aujourd’hui, les bijoux en “Jade” se vendent partout..Bon, on n’en a pas rapporté..
Nous sommes impressionnés par les masques, les sculptures en bois.
Nous nous penchons sur les différentes langues polynésiennes. Tiens, on dit “femme” quasi de la même façon partout dans cette région du globe.

Notre visite achevée, nous descendons en centre ville pour voir à quoi ressemble Auckland. 1,5 millions d’habitants, soit un quart de la population du pays, et première ville polynésienne au monde, sans conteste la ville la plus dynamique de Nouvelle-Zélande, même si ses dimensions nous change des mégapoles Asiatiques.
C’est joli, Auckland, avec sa géographie bien particulière : elle est entourée de volcans, et est construite sur un isthme de 2 km seulement, si bien qu’elle compte deux ports… Nous nous promenons dans cette ville bien paisible, avec ses grands jardins. On lui trouve des petits airs de Sydney : tournée vers la mer, avec quelques jolis bâtiments coloniaux, et des espaces de détente pour tous invitant au farniente. Tiens, on a qu’à faire une pause aussi sur ces poufs géants qui semblent nous attendre…

Nous remontons tranquillement les quais, doublons le magnifique “Auckland Ferry Terminal” qui date de 1912, jusqu’au port, face au Musée Maritime.

Dans le port, des dizaines de voiliers de compétition. Devant le musée, la coque du voilier qui remporta l’America’s cup. Nous tirons jusqu’au Viaduc. Des boutiques éphémères ont pris place ici dans des containers maritimes. L’ambiance marine transpire partout ici. On n’appelle pas Auckland la “City of Sail” pour rien…
Nous dînons tôt dans un Foodcourt, lieu de restauration typique de la ville, regroupant de nombreux petits restaurants bon marché dans un même espace, avant de filer vers la presqu’île de Coromendel. Pas envie de dormir en ville…
Quelques heures plus tard, nous longeons la mer au coucher de soleil sur une route splendide, construite au ras des flots. Hum..il y a quand même quelques vagues, qui parfois envahissent le chaussée (on est vraiment tout tout près de l’eau), mais que c’est beau !
Nous nous posons en bordure d’un parc public près de Thames, à l’entrée de la péninsule, face à la mer, un peu en retrait des flots, “on ne sait jamais”. Il fait déjà noir… Allez, tous au lit pour notre premier camping vraiment sauvage.
Le 23 Janvier, après un bon petit déjeuner face à la mer, nous reprenons notre superbe route côtière, vers le Nord et la bourgade de Coromandel. C’est toujours aussi beau, mais la route est vraiment étroite, et ici, on roule à gauche. J’ai l’impression qu’on va tomber dans l’eau je ne sais combien de fois, même si Geoffrey a l’air confiant, lui. Bon, moui, on rase quand même bien le bord et c’est moi qui suis “côté mer”. Allez, je respire.
Stop dans Coromandel, sans grand intérêt. Nous y prenons les renseignements sur les marées, pour savoir quand l’on peut visiter les si belles plages qu’on nous a vantées. La région est en effet l’un des lieux de vacances favori des Néo-zélandais ..Après la petite ville, la route se met à grimper, grimper, dévoilant des points de vue de toute beauté, entre mer très bleue, herbe très verte, et forêts. On n’est pas si loin d’Auckland, et déjà en pleine nature, loin des sentiers battus. En haut de la colline, nous nous arrêtons pour déjeuner devant une de ces si belles vues. Tiens, il y a des balades qui commencent ici. Et si on y allait ? 1H30 de marche dans les pas des chercheurs d’or : Coromandel a connu la ruée vers l’or durant deux ans, à la fin du XIXeme siècle, et notre piste est en fait un ancien chemin construit par les chercheurs d’or.. .Il en fallait du courage pour construire un passage ici, dans ces falaises…mais il parait que l’or se ramassait littéralement “à la pelle” (un bien beau pays !) !
Désormais la nature a repris ses droits, et nous ne voyons même pas le ciel, protégés du soleil par des centaines de fougères arborescentes et de kauris (l’arbre sacré des Maoris)
On découvre les “pièges à opossums” : au départ la Nouvelle-Zélande était une des rares terres sans mammifères. Les oiseaux y vivaient donc sans prédateur, et beaucoup n’ont jamais compris l’intérêt de se mettre à voler. C’est le cas du kiwi, le chouchou du pays. Mais avec les bateaux des navigateurs arrivèrent des rats et autres bestioles à poils, dont le fameux opossum, qui adore manger les œufs d’oiseaux, et que les Néo-zélandais chassent désormais sans relâche, non seulement parce qu’il s’en prend à leurs kiwis adorés mais aussi parce que l’opossum lui-même n’a pas de prédateur, et se multiplie bien trop vite ! On en compterait 80 millions aujourd’hui et détruit la végétation… Pour notre part, on n’en verra pas un “en vrai”, mais des dizaines et des dizaines écrasés sur les routes. Et puis ils en ont trouvé un autre usage, en Nouvelle-Zélande : faire des vêtements en fourrure d’opossum, il parait que c’est bien chaud !:-))
Blague à part, on comprend mieux le côté “parano” des douaniers à notre arrivée : pas de graines, pas de boue, pas de nourriture provenant d’autre pays. J’imagine si tu veux faire venir ton chien ou ton chat. Ca doit être mission impossible !
Au bout du chemin, les arbres font place à un paysage splendide sur la baie Kennedy, en contrebas. Photos souvenirs….Et puis on reprend la route.
Nous traversons des villages aux noms improbables : Kuaotunu, Whitianga, Waikato…La journée passe, sans que nous ayons réussi à atteindre notre but ni voir toutes les plages qu’on voulait. Mais que c’était beau !
Nous avons repéré un emplacement de camping sauvage pour cette nuit, en retrait d’une jolie rivière, sur la “Cook Beach”. On s’arrête là pour dormir. Nous ne sommes pas vraiment seuls…ça a des limites, Campermate, apparemment…Et puis le camping sauvage n’est pas si sauvage : il faut vraiment respecter les emplacements auxquels on a droit, si bien que les vans et autres campingcars sont assez proches les uns des autres…Les Rangers veillent au grain. Pas le droit de se mettre ailleurs !
Le 24 Janvier au matin, je me lève très tôt, toute seule. Petite balade matinale dans la rosée et parmi les fleurs, le long de la rivière. Mais, mais…ce sont des petits lapins qui courent devant moi, qui viens les déranger de si bon matin ! …instant magique…
Geoffrey et Eden émergent un peu plus tard. On quitte vite le “parc à campervans”, pour aller prendre notre petit déjeuner tout seuls, face à la rivière. Et un bain matinal pour Geoffrey, qui s’essaie à la nage à contre-courant. C’est pas mal mon chéri ce “sur place”. Je le vexe, il met le turbo, et avance enfin :-))
Puis nous mettons le cap sur notre objectif de la veille : Cathedral Cove, l’image de carte postale la plus célèbre de Coromandel. On nous a prévenu, il risque d’y avoir du monde…On y accède soit en bateau, soit par une marche de 2H environ aller-retour, qui longe la côte. Nous choisissons la seconde option. Départ de la petite ville de Hahei, sous une petite pluie qui me mine un peu le moral…Nous doublons quelques jolies maisons de kiwis en vacances qui inspirent Geoffrey ; en bois, avec de grandes baies vitrées, ouvertes sur la plage. Ca doit pas être trop mal de passer ses vacances ici.
Dès la première grimpette, la pluie s’arrête. On a de la chance ! Et la balade se révèle des plus agréables, en surplomb de magnifiques petites baies ourlées de sable blond. Tiens, on a ici créé un “mémorial de la première guerre mondiale” : un arbre planté pour chaque soldat tué durant la guerre…Ca fait une sacrée forêt…Et on ne parle que des troupes Néo-zélandaises…
Nous parvenons à Cathedral Cove un peu plus loin. Une très jolie baie. A quelques mètres du bord, de gros rochers desquels les enfants s’amusent à plonger. Le soleil est totalement revenu et l’eau révèle ses reflets bleu clairs.
A gauche, LA fameuse Cathedral Cove : une arche rocheux de plusieurs dizaines de mètres de haut perse la falaise et permet d’accéder à une seconde plage.
Nous jouons dans les vaguelettes qui nous attirent forcément.
Elle est bien organisée cette plage :-)) : A droite, des chutes d’eau nous procurent une douche naturelle pour nous rincer avant de reprendre notre marche…


Je ne sais pas si le temps gris au départ nous a sauvés, mais la plage était loin d’être bondée pour nous…
Au retour, nous faisons des crochets vers d’autres baies que nous avions doublées à l’aller. Elles sont quasi tout aussi belles que la première, l’arche rocheux en moins. Et nous y sommes seuls au monde. Profitons, profitons…

De retour à Hahei, nous partons pour Hot Water Beach, étape tout aussi obligatoire que la première pour tout séjour à Coromandel. On a bien fait attention aux heures de marée, on est bons : pour profiter des sources chaudes de cette plage, il faut y être deux heures avant ou deux heures après la marée basse.
– Première vision : une magnifique plage de surfeurs, presque vide.
– Deuxième vision : une deuxième plage tout aussi belle, avec des vagues tout aussi grosses (c’est l’une des plages les plus dangereuses pour la baignade de Nouvelle Zélande, attention !).
– Mais, elles sont où les sources chaudes ?? Ha ! Troisième vision : au centre de cette grande plage, un troupeau de “pingouins” humains semblent indiquer l’endroit où il faut se rendre.

Gros fou rire et petit moment d’anthropologie : le pays est assez vide (même pas 4,5 millions d’habitants), et depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande, nous apprécions beaucoup d’être souvent quasi seuls. Ca nous fait le plus grand bien après l’Asie…Et là…il y a des dizaines de personnes empilées sur quelques mètres carrés de sable. Chacun y va de sa petite pelle et creuse son trou dans le sable, pour se créer sa piscine naturelle de source chaude. Hum…on n’a pas de pelle…. On prend un trou déserté, et on continue à creuser avec nos mains (vu qu’on est sur place, on ne va pas mourir idiots). Pas évident, évident, la source chaude.. Mais, si, touche, là, c’est plus chaud qu’ici. Ha oui, c’est vrai ! Bon ben voilà, on fait comme tout le monde, on se met au fond de notre trou d’eau, tel des lions de mer échoués sur la plage.

Une fois qu’on a bien joué et fait trempette, on repart. C’est vraiment, vraiment bien organisé ce pays : quand il n’y a pas de cascade-douche, à la sortie de la plage, les hommes ont construit des douches, et même des espaces pour nous changer ! (d’ailleurs, autre particularité du pays : tu as des toilettes absolument partout, même lors de tes balades en pleine nature !)
On reprend la route pour notre prochaine destination. Une fois de plus, il sera trop tard pour l’atteindre avant la nuit. Nous décidons donc de nous poser dans un petit camping, au milieu de rien, d’aucun point d’intérêt en tout cas. Besoin d’une vraie douche et de laver un peu de linge quand même…Nous sommes accueillis par une vieille kiwi pur jus, impossible à comprendre donc (ou presque). Le camping ? Alors, après 2 jours de camping sauvage, on est très très déçus. Il tient plus du parking, et notre emplacement est “entre deux bus”. En fait on est dans un repère de vieux kiwis qui vivent là à l’année. Ils ont installé leur petite terrasse, leurs guirlandes électriques, et reconverti de gros bus en vrai mobile-home vintage et colorés. On a un peu l’impression d’être dans une film américain, finalement, et comme les kiwis sont sympas, nos voisins aussi. Allez, l’espace barbecue est chouette, lui (un autre mode de vie 100% kiwi : ici on mange de la viande, et au barbecue), et qu’on a acheté des côtelettes d’agneau (au pays du mouton), au moins, on se régale ! On finit la soirée en rigolant de notre incursion en monde kiwi !

Demain, on visite Hobbitton !
Vous avez aimé notre article ? alors n’hésitez pas à liker et partager ! et puis laissez-nous un petit commentaire, on y répondra avec plaisir. Vous pouvez aussi vous abonner au blog ! 😉
1 réflexion sur « Auckland et Coromandel : Maoris et Kiwis »