Nous rencontrons Liliana, alias Lili, lors de notre dernière journée en Terre de Feu. Elle s’occupe de l’élevage de Siberianos de Fuego que nous visitons sur la Ruta 3, à une cinquantaine de kilomètres d’Ushuaïa. C’est elle qui nous accueille et nous explique son élevage : 140 chiens de compétition rassemblés ici. En parcourant les lieux avec nous, elle nous explique que c’est une race très affectueuse, et très forte. Elle appelle chaque chien par son nom, et prodigue à chacun une petite caresse. On la sent heureuse au milieu d’eux. Elle nous montre aussi les enclos où sont parqués les jeunes chiens. Plus vraiment des chiots, mais encore trop petits pour avoir leur propre niche avec les autres. Encore un peu et on adopterait une de ces boules de poil ! Mais soyons raisonnables, ce sont des chiens qui ont besoin d’espace, de se dépenser, et de froid ! (et puis bon, voyager avec un chien de traineau dans son sac à dos, c’est pas pratique :-))
Lili nous donne quelques clés sur les habitudes de ses chiens, ce qu’ils aiment.
Nous poursuivons la visite seuls, et effectuons même une balade en carriole. C’est au retour que nous retrouvons Lili. Dans son chalet où elle réchauffe les touristes avec force thé et cholocat au coin du feu, je découvre une seconde pièce. Pas vraiment ouverte au public, ni franchement fermée. On a le droit d’y entrer, oui, me confirme-t-elle. Et nous découvrons ici les trésors de Lili : coupures de journeaux, dizaines de coupes, et traîneau de compétition ! Lili et son mari ont gagné pas mal de trophés avec leurs chiens visiblement.


Lili nous y rejoint. Elle confirme ce passé, récent et glorieux. Avec leurs chiens, ils parcouraient les terres gelées de la planète pour participer à toutes les grandes compétitions. Et ils se défendaient bien. Je sens une grande vague de nostalgie envahir Lili. Pourquoi a-t-elle arrêté ? A cause du Peso Argentin ! Participer à de telles compétitions coute une petite fortune. La plupart des compétitions se tiennent dans l’hémisphère Nord, à l’autre bout de la planète. Organiser les transports et les logements coûte extrêmement cher, et le Peso a perdu la moitié de sa valeur ces derniers mois… c’est intenable. Ils ne peuvent plus voyager ainsi. Dans le pays, ils s’en sortent, finalement encore, même si l’inflation est forte et que les revenus ne suivent pas vraiment. Elle nous explique par exemple que pour nourrir ses chiens, il lui faut plus d’une tonne de viande par jour…pas toujours évident à financer…
Alors, elle a ouvert son élevage aux touristes, et elle est bien heureuse de pouvoir compter sur la “petite” mane que les gens de passage rapportent.
Reprendre la compétition ? Ce n’est pas à l’ordre du jour… mais elle aimerait bien, Lili. Je lui glisse qu’il faudrait peut être organiser ça ici, à Ushuaïa ? Ca simplifierait pas mal de choses… Son regard brille, mais sa moue indique bien que la chose lui semble injouable…
Reprendre la compétition, son rêve…
Nous la quittons le cœur lourd, après encore quelques caresses à ses chiens.
J’espère que les choses s’arrangeront et que le peso finira par se stabiliser…
En tout cas, merci Lili de nous avoir ouvert ton univers ! Et surtout, si vous passez à Ushuaïa, allez lui rendre visite, vous passerez un moment exceptionnel !
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