Nous partons pour Naoshima, recommandée par notre amie Sophie, qui sait à quel point Geoffrey adore l’Art moderne.
25 Septembre, la mer, enfin
Naoshima est une petite île de la mer intérieure, proche de Honshu (l’ile principale). Alors que toute la région était en train de péricliter, la pêche ne permettant plus de maintenir un niveau de vie correct à la population, l’un des fondateurs de Benesse (société d’éducation Japonaise), milliardaire et amateur d’art, décide à la fin des années 80 d’y construire un complexe « hôtel et musée ». Depuis, l’île comporte divers musées et projets artistiques, rayonnant même sur les iles voisines.
Déjà rejoindre Naoshima nous plait bien en soi : On prend le train, un petit ferry, et surtout, on voit ENFIN la mer ! C’était un comble quand même : 3 semaines au Japon…sans voir la mer !

Surtout, le paysage est superbe, apaisant, des myriades de petites iles, ilots de la taille de gros rochers, sur fond brumeux bleuté. On se sent flottant, et pas uniquement parce qu’on est sur l’eau.

On commence par rejoindre la « Benesse House », le fameux complexe hôtel+musée, conçue par l’architecte Japonais Tadao Ando.
Nous sommes accueillis par le Yellow Pumpkin de Yayoi Kusama. Cette grosse citrouille Pop Art au bout de sa jetée est devenue l’emblème de l’Ile.

Quelques mètres plus loin, Nikki de Saint Phalle a trouvé également ici place avec quelques oeuvres autour desquelles nous nous amusons avec Eden, qui décidément, comme les Japonais, aime beaucoup l’artiste.
Dans la Benesse House on tombe notamment sous le charme des galets de Kan Yasuda. C’est peut être la première fois que je ressens devant une oeuvre exactement ce que son créateur a souhaité : ce sont finalement moins tant les galets que leur invitation à s’allonger dessus qu’il faut apprécier. Une fois qu’on a pris place, nos yeux sont forcément attirés par le ciel qu’on contemple indéfiniment. L’oeuvre est bien nommée : « Secret Of The Sky ».


Au final, les oeuvres ne sont pas si nombreuses, mais chacune, parfaitement imbriquée dans son environnement, invite à la contemplation, et dégage une atmosphère particulière. On se sent juste « Bien ».
On ne dormira pas au musée Benesse, comme nous le suggérait Sophie : il faut apparemment réserver plusieurs mois à l’avance, et j’ose à peine imaginer les prix. Mais on prendra un verre en rêvant sur la terrasse, face à la mer. Joli moment aussi….
26 Septembre, architecture et projets artistiques.
Le lendemain, on explore les autres pépites de l’Ile.
On commence par le musée Lee Ufan, créé de nouveau par l’architecte Tadao Ando et ouvert en 2010.
Entre la pureté des lignes de béton du bâtiment et le minimalisme des oeuvre du grand artiste coréen, faites de plaques d’acier, de jeux de lumière ou de quelques coups de pinceau, tout est vraiment fait pour que chacun, en ces lieux, laisse libre cours à son ressenti et son interprétation personnels.
On poursuit avec le Chichū Muséum, une fois encore réalisé par Tadao Ando, à qui Naoshima doit décidément beaucoup. Entre Monet, Walter De Maria et James Turrel, on cherche toujours à ce que le visiteur éprouve des sensations particulières : Les oeuvre du grand peintre français sont exposées à la lumière naturelle, ce qui leur donne une force, une vibration toute particulière. Sensations de vide, de chute autour de jeux de lumière de James Turrel.
Avant de reprendre notre petit ferry, on fait une balade dans la ville, avec son Art House Project, 6 maisons à visiter, chacune repensée par un artiste en particulier.

Et on repart, encore plus flottants qu’à notre arrivée…. pour une autre étape qu’on appréhende un peu… Hiroshima.

1 réflexion sur « Naoshima, quand nature, architecture et art se répondent. »