Toute personne ayant visité le Vietnam a ADORE Hoi An. Alors on a décidé de calmer le rythme, et d’y passer 4 jours, histoire de respirer un peu. On assume le fait qu’on fera beaucoup de grosses impasses au Vietnam. En réalité le pays est vraiment très grand et il y a beaucoup beaucoup « trop » de choses à découvrir. On a trouvé un petit hôtel avec piscine, et puis à Hoi An, il y a des plages ! Enfin ! Car hormis notre journée dans la baie d’Halong, on n’a pas encore profité de la mer depuis notre départ.
Sauf… Sauf que notre premier jour à Hoi An, il pleut, il pleut ! Bref, on ne fera RIEN le 28 Novembre, mais RIEN du tout. Pas même de plouf dans la piscine. Enfin, si, Eden travaillera beaucoup, ce qui n’est pas un mal. Peut être notre première petite déprime…
Le 29 Novembre, on décide de se prendre en main. On ne peut pas rester comme ça à ne rien faire, enfermés dans notre chambre. Alors nous allons faire un cours de cuisine. Hier on a diné chez Thuy, qui fait maison d’hôte (Viet House) près de notre hôtel, et elle nous a semblé plus qu’accueillante.
On part donc assez tôt tous ensemble au marché. On adore ! On retrouve un peu l’ambiance du marché de Sapa. Aucun touriste ici (comme à Sapa, au demeurant), on doit être les seuls occidentaux. En plus, Thuy prend le temps de nous expliquer chaque plante, chaque céréale, etc…Les jeunes femmes se lèvent à 2H du matin pour récolter à la lampe de poche les herbes fraîches qui sont vendues sur le marché au petit jour. Elle nous explique aussi la fonction essentielle du marché ici, car à Hoi An, il n’y a pas de supermarché « comme chez nous », on y trouve donc de tout. Ici les gens rient et se rencontrent aussi. On peut y venir pour prendre un café, etc… C’est vraiment Le lieu de vie ! Elle croit d’ailleurs qu’en France, les marchés n’existent pas / plus. On la détrompe quand même ! Nous aussi on a de très beaux marchés, même si on n’y vend pas les mêmes produits !
De retour chez Thuy, elle nous apprend l’art des crêpes vietnamiennes (qui n’ont rien à voir avec les nôtres : les crêpes vietnamiennes sont à base de pâte de riz, aux crevettes ou écrevisses, de porc, de ciboulette et de soja). J’essaie d’en faire sauter une. Bon fou rire avec ma nouvelle amie Thuy ! Impossible à faire sauter ces trucs, elles sont trop lourdes vu qu’on met plein de choses dedans ! Son mari, qui ne parle pas Anglais, joue les assistants d’Eden avec un sourire indéfectible. Thuy a retrouvé un moulin à riz traditionnel et l’a remis en état pour qu’on puisse l’utiliser. On met de l’eau, du riz, et on broie patiemment. Incroyable…ment lent.


L’art de la cuisine Vietnamienne est vraiment celui de la patience : Ici tout est ultra frais donc tout se prépare minute. On passe donc un temps fou à nettoyer chaque tige d’épinard ou autre équivalent local dont les noms m’échappent, à faire ses nems, rouleaux de printemps, poulet à la vietnamienne, « hot pot » ou autres crêpes.
Avantage : C’est vraiment délicieux !
Après ce somptueux repas, on se dit qu’on n’a toujours pas vu la si vantée et jolie Hoi An (notre hôtel est à 2 km de centre) alors on s’y rend, d’autant plus qu’il ne pleut pas « pour l’instant ». Et c’est vrai que c’est très très joli Hoi An (très touristique aussi, ne le cachons pas). Le centre est piéton, ce qui au Vietnam est plus qu’appréciable ! Ici pas de scooter, et on peut déambuler le nez au vent, tranquillement.
Car à Hoi An il faut lever la tête et apprécier les façades à l’architecture d’influence Japonaise, Chinois, Vietnamienne et Européenne mixée des maisons, témoins du riche passé de la ville portuaire et qui lui valent d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco (les rez-de-chaussée ont quasi tous été convertis en boutique ou en bar/restaurant par contre).
On atteint le fleuve, où on est assaillis par des bateliers voulant absolument nous faire faire un tour sur leur barque. Beaucoup « trop » de pression ici, mais non, merci…
Le soir tombe et le charme de la ville se révèle complètement. C’est « La Ville des Lanternes », Hoi An. Dans toutes ces rues piétonnes, des lampions de toutes les couleurs s’allument, et sur le fleuve, les petites barques poursuivent leurs tours avec leurs touristes en ayant allumé leurs loupiotes multicolores aussi. On achète une petite bougie dans son joli papier coloré et Eden le dépose sur le fleuve en faisant un vœux. C’est la tradition. Et les petites bougies répondent aux lanternes des rues et aux lumières des bateaux pour offrir un instant de poésie parfait.



On rentre tout de même, regrettant finalement un peu de ne pas avoir fait de petit tour dans ces barques qui nous rappellent les gondoles Vénitiennes. Bon, on a le temps d’y revenir, à Hoi An.
Le 30 Novembre, pas de pluie en vue le matin, on décide d’emprunter des vélos pour nous rendre à la plage, enfin, même si le temps reste gris… Quelques kilomètres plus loin, on atteint la plage la plus proche de Hoi An et… je n’ai jamais vu une plage aussi triste de ma vie. Ici la mer monte et a fini de « manger » la plage. De sable point, donc. A la place, des espèces de digues en sacs de toile géant essaient de retenir autant que faire ce peut (plutôt pas) ce qu’il reste de littoral. Des gargotes s’alignent le long des sacs, et de ce qui a du être une jolie plage un jour. Pas question de baignade. On est quasi seuls pour les 3 ou 4 gargotes autour de nous, donc autant dire que les serveurs se sont déjà précipités pour nous proposer de venir manger chez eux. On a faim, on y va donc, en ayant l’impression de réaliser un acte humanitaire… Combien de temps avant que ces gargotes ne disparaissent ?

Le cœur lourd et sous la pluie qui est revenue, on se rend à Hoi An, histoire de se changer les idées après la déconvenue de la plage…
A Hoi An, certaines maisons traditionnelles se visitent. Très bien pour un après-midi pluvieux. Et puis comme il y a une tonne de boutiques, on a décidé d’en profiter pour faire des cadeaux de Noël à nos familles, qu’on enverra par la poste. On se fait aussi réaliser de magnifiques vestes d’hiver qu’on portera à notre retour à Paris : Hoi An, au delà des lanternes, est LA ville où il faut se rendre pour se faire faire des vêtements sur mesure, alors avec tous ces modèles originaux exposés, on a fini par craquer…
Les maisons sont superbes : Appartenant encore aux riches familles de marchands, depuis parfois 7 génération, toutes en bois, mixant les influences, témoins du riche passé de la ville, elles ont été figées dans le temps, avec leurs meubles et objets vieux de plus de 200 ans pour certains, chacune révèle un charme particulier. Organisées autour d’un patio intérieur, les pièces se distribuent entre pièce à vivre et pièce d’accueil, et autel des ancêtres évidemment.
Par contre, pour passer de l’une à l’autre, on est pris dans le tourbillon des trombes d’eau, et on est complètement trempés malgré nos parapluies. La plupart des touristes ont acheté des ponchos de pluie multicolores, ce qui donne une ambiance assez drôle dans la ville.
Pour atteindre la dernière maison à visiter, on emprunte le joli pont couvert Japonais et sa pagode, datant du XVIeme siècle ! Il est ici quasi sacré, tant il a résisté au temps et aux ravages. Construit par la communauté Japonaise, il avait pour vocation de créer un lien avec le quartier Chinois, situé de l’autre côté du fleuve. C’est aujourd’hui le symbole de Hoi An.

En fin de journée, la pluie se calme enfin. On en profite pour vêtir nos tenues traditionnelles Vietnamiennes achetées quelques heures plus tôt, les fameux Ao Dai, qu’on voit partout depuis notre arrivée au Vietnam et qui rend les femmes si belles ici. Ce soir, on retrouve nos amis Ingrid et Etienne, rencontrés à Hue. Alors on veut être jolies ! Quel plaisir de les revoir et de poursuivre nos discussions avec eux. On les écouterait indéfiniment ! mais il se fait déjà tard…et on se dit au revoir, un peu tristes de les quitter, en espérant bien les revoir, peut être en Suisse ? Ou à Paris !
Pour le premier jour de décembre et notre dernier jour à Hoi An, le soleil a ENFIN décidé de faire son apparition. Top ! On reprend nos vélos, bien décidés à trouver une vraie plage aujourd’hui, en allant un peu plus loin. Sur notre droite un petit panneau quasi invisible : « Hidden Beach » (la plage cachée). Ça nous va très bien !
Enfin une jolie plage, une eau à la température parfaite, des vagues pour jouer dedans, une petite gargote pour manger qui surplombe la plage. La journée s’annonce très bien ! Geoffrey ne résiste pas à la baignade et plonge dans les vagues immédiatement. On se sèche, on mange. On regarde la mer.

Devant notre gargote, une petite terrasse, avec une espèce de barrière faite de chaises renversées. Eden et moi sommes en grande discussion devant la mer et les vagues, Geoffrey prend des photos. Sur la terrasse. Quand tout à coup, il disparaît de mon champ de vision !! La terrasse s’est effondrée sous son poids, victime elle aussi de la mer qui mange le sable. Les chaises renversées n’étaient pas là que pour « faire moche » ! Il ne fallait vraiment pas passer !! Mon sang ne fait qu’un tour. Où est-il ? 2 mètres plus bas, pardi ! Dans les gravas de pierres, briques, ciment, et sable mélangé, à un mètre d’une pelle et d’une pioche sur lesquelles il aurait pu se blesser gravement ! Déjà il est debout. Ouf ! Beaucoup d’égratignures, mais finalement rien que des plaies superficielles. Il l’a échappée belle. Il râle parce qu’il a rayé son iPhone. Tout va bien ! Si ce n’est que ça !! Les filles de la gargote sont désolées, et vont chercher de quoi le désinfecter proprement. On soigne le blessé, on l’installe dans un transat et on respire.

Heureusement qu’il a profité de la mer en arrivant parce que là, c’est sûr, c’est fini. Eden et moi faisons quand même quelques sauts dans les vagues, en surveillant que Geoffrey va bien. Ça va, il sourit en nous regardant, dégoutté de ne pas pouvoir jouer avec nous. Un peu plus tard, on repart sur nos vélos, en empruntant une autre route. On se perd un peu exprès entre rizières et petits villages. Super balade de retour. Trop courte à notre gout, mais le soleil décline déjà.
On finit la journée à Hoi An, que décidément on aime beaucoup, avec un petit tour en barque (on n’allait pas partir sans le faire, quand même !) Dernier instant de poésie, avant le retour à notre hôtel.

Demain, on s’envole pour Saigon, « la Perle de L’Extrême Orient ». Rien que le nom me fait rêver…
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1 réflexion sur « Hoi An, ville « la plus poétique » du Vietnam »