Le 17 Mars, nous décollons de Tahiti dans l’après-midi, pour poursuivre notre périple, avec l’objectif de passer en Amérique du Sud.
Le plan initial était de transiter quelques jours par l’île de Pâques, afin d’admirer les énigmatiques et inaccessibles Moaï, perdus sur cette petite île au milieu du Pacifique.
Le souci est que les billets d’avion Tahiti-Ile de Pâques-Santiago de Chile, entre la simulation faite en Juin 2018 et les tentatives d’achat quelques mois plus tard, ont pris plus de 2000 Euros… Et comme l’Ile de Pâques ne faisait pas partie de nos rêve, nous avons décidé de choisir un autre itinéraire pour rejoindre le continent Sud-américain.
Nous avions deux option pour maîtriser vaguement notre budget :
- Soit passer par San Francisco puis Lima puis Santiago de Chile. Arriver au Nord du continent pour le redescendre immédiatement. Une hérésie ! Ou alors il fallait inverser tout notre périple : ne plus remonter l’Amérique du Sud mais la descendre, et peut être faire l’impasse sur la Patagonie où nous nous serions retrouvés dans le froid polaire de Juillet !
- Soit revenir sur nos pas, en Nouvelle-Zélande, et atterrir ensuite à Buenos Aires. Exit le Chili, mais nous pouvions toujours nous rendre facilement en Patagonie, et puis revoir la Nouvelle-Zélande qu’on avait adoré n’était pas fait pour nous déplaire. Banco. Option validée !
C’est ainsi que nous atterrissons, par la magie du saut de la ligne de changement de date, le lundi 18 Mars à 22H30, après quelques heures de vol. De quoi rendre schizophrènes, ces changements de date !! Et si on saute le méridien tous les jours, hop-hop, est-ce qu’on ne vieillit jamais ?
- Tiens, j’ai pris un vol, aujourd’hui on est à Tahiti et on est le 17 Mars
- Mais j’ai atterri à Auckland et en fait on est le 18 Mars
- Si je ressaute dans un avion pour Tahiti, on sera de nouveau le 17 Mars
- Hahahah !!! L’éternel printemps ! (enfin, non, en Mars on est en Automne là-bas, ne pas oublier)
Blague à part, on a eu très peur de se tromper, mais cette fois-ci nous n’avons pas fait d’erreur de date en réservant l’endroit où nous dormons, contrairement à notre arrivée à Tahiti et une chambre nous attend bien près de l’aéroport.
Le 19 Mars au matin, nous récupérons une voiture de location pour mettre le cap sur le Parc des Waitakere Range, que m’avait conseillé mon copain Timothée et où on n’avait pas pris le temps de nous arrêter lors de notre mois passé dans le pays. Avantages : c’est assez près d’Aukland, il y a la mer, c’est sauvage, et ses plages sont réputées pour le surf.
Ce soir nous logerons dans un petit bungalow dans un camping, à Muriwai Beach, au nord du parc national.
Mais la journée ne commence pas aussi bien que prévu : Eden a perdu hier soir dans l’aéroport son “coussin de voyage-koala” que je lui avais offert en Australie, et un petit lapin en peluche. Et elle est malheureuse comme une pierre. Quand on a peu très peu de choses, en perdre une à laquelle on tient devient vite un petit drame, surtout quand on a moins de 10 ans… Et puis il fait gris…On s’enfonce dans l’automne austral…
Avant de partir, nous retournons donc à l’aéroport pour tenter de retrouver le coussin-koala, montrer à Eden qu’on la prend au sérieux et surtout la rassurer sur le fait que ce n’est pas de sa faute (ben non ma chérie, après tous ces décalages horaires et arrivées nocturnes, ça arrive même aux meilleurs d’oublier un truc dans un aérogare. Nous aussi on aurait dû faire plus attention à tes affaires). Mais là-bas de doudous point, et même si on promet à Eden de repasser, l’espoir s’amincit. La seule chose qui console Eden c’est que la personne qui les a pris a sûrement aussi une petite fille qui jouera avec…
Bref, nous voici enfin partis, dans la grisaille, empruntant une petite route aux paysages Irlandais. Une petite heure plus tard nous parvenons au camping. Ha… c’est qu’il est assez isolé, pas de quoi faire de vraies courses ni déjeuner ici. Retour sur nos pas, vers Waimauku, petite ville sans grand intérêt, qui nous avait un peu pensé à ces villes du Far West américain. Mais on est lundi, et ce n’est à priori pas la bonne heure. Impossible de trouver un petit restaurant sympa, ce qui me faisait bien envie…On finira par manger un mauvais sandwich dans une zone commerciale avant de faire nos courses pour le soir. J’avais imaginé notre retour au pays des kiwis plus joyeux !
Retour au camping. Il ne fait vraiment pas chaud dans le bungalow…j’ai juste envie de me jeter sous la couette et de dormir… Allez, on prend tous sur nous. Direction, la plage.
Et là, on se détend ! Elle est superbe, immense, comme nos grandes plages de Normandie ou de Bretagne. Les tons gris du ciel et de la mer créent une atmosphère feutrée, flottante, apaisante. Et puis nous sommes seuls au monde à part les mouettes. Respirer…. on est bien, c’est officiel !
Nous remontons la plage sur quelques centaines de mètres. Là, il y a un peu plus de monde, près des falaises. Nous explorons une grotte creusée par les marées. Un trésor de pirate serait-il caché au fond ? La roche est noir. En nous approchant, nous nous rendons compte que ce n’est pas sa couleur, en réalité, mais une multitude de petite moules qui lui donne cette couleur.
Nous montons sur les falaises et marchons jusqu’au bord pour voir les vagues exploser en dessous de nous. Tiens, à notre gauche, une autre plage, de l’autre côté des roches accueille, elle, pas mal de surfeurs. En combie épaisse, il va sans dire. Personnellement, je ne mettrais pas un orteil dans l’eau. Elle a l’air glacial….
Nous empruntons le petit chemin qui mène au sommet des falaises pour ce que nous pensons être un beau point de vue sur les falaises et les surfeurs. Et là, quelle surprise ! Nous sommes accueillis par une immense colonie de .. fous de Bassan ! Ils sont des milliers ici ! Incroyable ! C’est la saison où les jeunes font leur mue et apprennent à voler. Ils sont tellement près de nous qu’on pourrait les toucher ! La Nouvelle-Zélande est vraiment magique !
Nous passons un très long moment à les observer puis redescendons tranquillement, un large sourire aux lèvres.
Il parait que les couchers de soleil sur cette côte sont spectaculaires (nous sommes plein Ouest), mais ce soir les nuages sont trop nombreux. Pas grâve, nous avons prévu un bon barbecue de côtes d’agneaux avec un bon verre de vin, histoire de nous rappeler que nous sommes au pays des moutons qu’on adore.
Puis dodo dans notre petit bungalow, certes bien propre, mais notre van nous manque…
Le 20 Mars, nous nous mettons en route tranquillement vers la plage de Piha, la plus réputée de la région, l’une des plages de surf les plus réputées du pays, réservée aux surfeurs chevronnés, et beaucoup plus fréquentée que Muriway…
Pour nous y rendre, nous traversons encore des paysages incroyables, très différents de la veille, luxuriants. La route monte, tourne, sillonne, redescend. Encore une “scenic drive”, forcément…Sur place, nous découvrons deux plages immenses, séparées par un rocher où il est possible de grimper au sommet. Nous rentrons dans une phase très contemplative tous les trois, bercés par les vagues, les reflets, les surfeurs, et… rien. Juste…profiter de l’instant présent, respirer, se sentir ancré dans le lieu où l’on est.
Balade le long de la mer…d’abord sur la plage de droite, puis celle de gauche.
Et puis il nous faut déjà repartir, le coeur un peu lourd. On se doute qu’il ne nous sera pas évident de revenir dans ce pays qui nous aura tant charmé avant bien longtemps…Nous avons une heure de route pour rejoindre l’aéroport, et il nous faut encore rendre la voiture, passer une nouvelle fois aux objets trouvés (toujours pas de signe du coussin-koala perdu l’avant veille).

Embarquement à 20 heures. Direction : Buenos Aires, avant de mettre le cap sur la Patagonie !
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