Le 15 Mars, nous descendons donc du Kaïla, le voilier sur lequel nous avons passé les derniers jours, en début d’après-midi, à la marina l’Arue, sur la côte Est de Tahiti (ou Nord, comme vous voulez).
Nous sommes attendus par Ghislaine : Nous l’avions rencontrée avec Patrice, son mari, et leurs enfants Martha et Gaspard aux Marquises, quelques semaines plus tôt, et ils nous ont invités chez eux lors de notre « prochain passage à Tahiti ». Et c’est maintenant. Wahoo ! Vraiment trop sympa !! Nous n’avons même pas le temps d’avoir le coeur gros de quitter le Kaïla que déjà nous sommes ravis de retrouver Ghislaine et Martha ! Et comme c’est vendredi, nous allons pouvoir profiter d’un super week-end ensemble !
Mais avant cela, nous avons quelques courses à faire en ville. Ghislaine nous dépose donc à Papeete, où Martha a son cours de théâtre. C’est Patrice qui nous récupérera en même temps que Martha en fin d’après-midi. Nous gérons vite nos petites emplettes, et prenons un verre dans ce bar que nous avons repéré face au port de Papeete, sans jamais nous y arrêter.
A cinq heures, Patrice et Martha arrivent au lieu de rendez-vous, avec une amie de Martha, qu’on dépose en chemin.
Quelques minutes plus tard, nous découvrons leur magnifique maison sur les hauteurs de Mahina, sur la côte Est (Nord). Elle est géniale cette maison ! La pièce à vivre s’ouvre sur une grande terrasse, elle même donnant sur un grand jardin, avec une vue imprenable sur la mer en contrebas ! Enfin, géniale en apparence, car elle est surtout remplie de termites nous indique Ghislaine : Encore une maison d’Expat’, comme celle de Pierre et Florie. Dans l’armée, on ne choisit pas sa maison. Elle vous est attribuée et vous payez un loyer en lien avec vos revenus. Pour les profs, on se repasse les maisons de locataire en locataire, histoire d’arriver sur l’île en sachant où poser ses valises, mais les propriétaires dans les deux cas ne font aucun effort d’entretien… Les maisons se dégradent donc au fil du temps.. bien dommage pour ces belles bâtisses pleines de charme…
En tout cas, la terrasse invite à l’apéro. Patrice nous propose un ricard. Dingue ! Oui !! Avec grand plaisir !! Les enfants disparaissent pour jouer aux légos. Ghislaine, qui est une super cuisinière, nous a préparé un repas bien régressif à base de gaufres, chantilly, chocolat. Hum… de quoi flatter les papilles en manque de France…

La soirée passe tranquillement à discuter sans fin, mais il faut bien aller se coucher. Gaspard nous a laissé sa chambre. Merci Gaspard !!!
Le 16 Mars est un samedi et nous allons passer une journée des plus agréables au rythme de nos nouveaux amis : Le matin, Ghislaine part tôt faire du hobby cat, petit catamaran qu’on navigue pour s’entraîner mais aussi pour faire des compétitions. Elle s’y est mise en arrivant ici et elle adore. C’est aussi pour elle le moyen de retrouver des amis.
Pendant ce temps, Patrice nous emmène tous à la plage de la Pointe Vénus, qui ferme la baie de Mativai, symbole de la rencontre de l’Europe et de la Polynésie : Alors que Cook fut le premier à y débarquer en 1769, la plupart des navigateurs, comme Wallis ou encore Bligh, le capitaine du “Bounty”, y firent halte tant le mouillage y était propice, et avant que Papeete ne se développe, à partir de 1820. C’est aussi ici que débarquèrent les premiers missionnaires protestants au XVIIIeme siècle.
Wahoo ! Une vraie grande et belle plage à Tahiti ! Mais on ne savait pas, nous, qu’il y en avait des comme ça… On avait surtout vu des coraux à fleur d’eau…Ici le sable, noir, volcanique, est très très fin. Dans cette belle baie, les vagues remuent fort, et nous jouons tous comme des petits fous. Eden s’est littéralement fondue dans la petite troupe formée avec Matha et Gaspard. Ca fait du bien de la voir ainsi !

Moi, je vais vite me mettre à adopter pour la dernière fois la technique du trempage à laquelle j’ai vraiment été convertie. C’est notre dernier bain chaud avant plusieurs mois. Autant en avoir bien conscience et en profiter.
Nous finissons par ressortir de l’eau. Geoffrey s’est fait mal aux cervicales en faisant le poirier !! Non mais n’importe quoi ! Tu n’as plus 10 ans, toi, mon chéri. Heureusement, ça finira par passer…

Je me dirige vers l’autre bout de la plage, où un stand assez bruyant avec mégaphone a attiré mon attention. Arg.. Ca brûle le sable noir !! Vite, les tongs !! En fait, se tient au large une compétition de body-surf, et ici c’est du sérieux !
Mais déjà la matinée s’achève. Nous regagnons la voiture de Patrice, et découvrons au passage le phare, datant de 1867, le seul et unique de Tahiti.

De retour “à la maison”, nous retrouvons Ghislaine. Et après un super déjeuner tous ensemble, Patrice part à son cours de planche à voile. Quant à nous, Ghislaine nous propose de découvrir “enfin” la côte “Nord-est” de Tahiti, que nous avions ratée pour cause d’intempéries à notre arrivée. Ho oui ! Enfin ! Et en plus il a l’air de faire beau !! La brochette d’enfants à l’arrière de la voiture n’est pas ravie, et plonge son nez dans des BD mais nous, nous sommes trop contents.
Nous longeons un temps la belle plage de Papenoo, dédiée au surf, juste pour apercevoir ses grosses vagues et quelques hommes tentant de les dompter.
Notre premier arrêt sera pour le site des trois cascades de Faarumai, dans la vallée de Vaipuu. Après nous être enfoncés sur quelques kilomètres à l’intérieur des terres, nous garons la voiture, alors que la pluie se met à tomber (quand je vous dis que Tahiti ne veut pas qu’on la voit !!). Mais qu’à cela ne tienne : munis de nos indéfectibles parapluies Japonais, nous sommes parés pour affronter les tempêtes (ou presque). Après quelques minutes de marche dans une belle forêt, nous parvenons à la très belle première cascade. Jolie ! Et celle-ci ne manque pas d’eau. Les deux autres sont plus éloignées et à priori un peu moins intéressantes. Alors, nous n’irons pas plus loin…D’autant plus que Ghislaine nous raconte comment ils ont, un jour de randonnée pluvieux, frôlé le pire alors que des rivières de boue se formaient, bloquant le passage et leur retour chez eux. Nous, on est en tongs et parapluie alors… on va rester là…






Retour sur la route du littoral, pour nous arrêter presque aussitôt côté mer cette fois, au trou du souffleur : La mer s’engouffre dans la roche, et ressort quelques mètres plus loin, de l’autre côté de la route. Et ça souffle, très fort ! Les enfants ont retrouvé le sourire, et nous rions tous franchement ! La promenade qui longe l’océan est en réalité est l’ancienne route du littoral qui a été reconstruite un peu plus loin, car elle était trop étroite et trop souvent submergée par les flots. Et franchement, je préfère la neuve. D’ailleurs aujourd’hui on ne peut pas vraiment se promener dessus… On admire aussi quelques surfeurs frôlant la roche de leurs planches.. puis nous repartons.



Nous traversons des villages isolés, désolés. Nous sommes pourtant sur Tahiti, pas sur une petite île perdue… Ghislaine, qui travaille dans l’éducation spécialisée, raconte l’analphabétisme qui sévit, la difficulté des enfants à maîtriser le Français tout autant que le Tahitien, le désengagement de beaucoup d’enseignants, les difficultés d’accès aux soins de ces familles, l’inexistence des transports en commun….Alors que nous ne sommes qu’à quelques dizaines de kilomètres, certaines personnes vivant ici ne sont jamais allées à Papeete… On se demande si l’on est sur un territoire rattaché à la France ou dans un pays sous-développé. L’image de paradis s’écorne encore un peu plus…
Nous nous arrêtons une dernière fois au site de Faaone : il abrite une cascade sacrée… Encore quelques photos-souvenirs mais nous sommes cette fois-ci bien calmes entre le discours de Ghislaine et le côté sacré des lieux. Allez, on rentre !




Ce soir, nous avons donné rendez-vous à Pierre et Florie et leur petite troupe dans un ancien dancing, pas très loin de chez Patrice et Ghislaine, pour un apéro tous ensemble. Nous sommes donc 6 adultes et autant d’enfants !! Pas mal. Le courant passe vite entre les deux couples Tahitiens qui ne se connaissaient pas. Allez, cocktail pour tout le monde ! Tant et si bien qu’on décide de dîner tous ensemble également. Mais le lieu n’est pas très adapté pour les enfants, d’autant plus que l’ambiance monte et que les premières vahinés et leurs amoureux commencent à se déhancher sur la piste… Alors Pierre et Florie proposent qu’on aille chercher des plats aux roulottes et qu’on dîne chez eux. Très bonne idée !
Et nous voici donc tous repartis à Papeete. Les femmes et les enfants se posent chez Florie, tandis que les hommes vont chercher les plats (et boire un verre au messe des officiers : ben oui, Pierre est marin !). On s’en fiche, nous, nous buvons un coup sur la belle terrasse de Florie en papotant, les enfants ayant disparu, entraînés par leurs jeux.
Les hommes finissent par revenir, et un repas des plus conviviaux s’achève quelques heures plus tard. Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette belle soirée avec des gens si chaleureux, qui nous ont accueillis chez eux, sans façon, et sans nous connaitre. Je ne sais pas s’ils se sont revus, tiens ?
Le dimanche 17 Mars sonne la fin de notre séjour Polynésien. Alors que Patrice est parti faire du surf, nous préparons doucement nos sacs, après avoir flâné et discuté au petit déjeuner-café-recafé avec Ghislaine. Les enfants jouent, se déguisent. La matinée passe à la fois vite, et à pas grand chose. La nostalgie pointe le bout de son nez…Patrice revient. Dernier repas tous ensemble. Et puis il faut partir…. nos amis nous déposent à l’aéroport….les cœurs sont lourds, les sourires un peu forcés… allez, allez, on vous embrasse et on espère bien vous revoir vite !!



Prochaine étape pour nous…un petit détour par la Nouvelle-Zélande, PARCE QU’ON AVAIT ADORE ! (on y retourne !!!)

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