Le 27 Janvier au soir, nous atteignons notre camping, au pied du Tongariro. Nous avons décidé de faire cette marche mythique avec Amandine et Thierry : ca donnera de l’énergie aux enfants de marcher ensemble.
Le Parc National du Tongariro fut créé dès 1887, et c’est le premier de Nouvelle Zélande, le 4eme créé au monde. Il est aujourd’hui classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il regroupe trois sommets : le Tongariro, le Ngauruhoe et le Ruapehu. Terre sacrée Maori, les tribus en firent don au pays afin de préserver la zone et son caractère sacré. Au delà de l’aspect sacré, le parc est réputé pour son Tongariro Alpine Crossing, l’une des plus belles marche à la journée du pays, et parce que c’est ici que furent tournées les scènes du Mordor, cet univers sombre et effrayant dans le Seigneur des Anneaux.
Au diner, c’est le plan de bataille. On ne s’est objectivement pas trop préparés. On est juste super enthousiastes de faire cette marche de 19,4 km, qui nous mènera entre volcans et paysages fantasmagoriques. Des français sont assis la table derrière nous. Ils ont fait la marche aujourd’hui et nous proposent de partager leur retour d’expérience du jour : un froid de canard, des températures ressenties inférieures à 0, des vents dépassant les 100 km/heure, des gens finissant l’ascension à 4 pattes. Le paysage ? Ils n’ont quasi rien vu, ils étaient dans le brouillard d’un bout à l’autre…Le faire avec des enfants ? Dangereux ! On se demande bien ce qu’on est venus faire dans cette galère….
Amandine et Thierry se concertent : Seules Amandine et Rose (7 ans bien sportifs) feront la marche. Leia est encore un peu petite (6 ans) et Aron…bon, c’est un grand bébé encore..
Le 28 Janvier au matin, nous décollons à 8H. J’ai pris tout ce que nos sacs pouvaient contenir de chaud : Polaires, Doudounes Uniqlo, coupe-vent, foulards, bonnet pour Eden, gants en laine. Et je croise les doigts pour qu’on ne meure pas de froid quand même et que le vent se calme…
Le bus nous dépose au point de départ. Je relis les consignes d’équipement. J’espère que ça va aller. Jusqu’ici, le temps est dégagé en tout cas. Même s’il parait qu’il tourne très vite.



Thierry, Aron et Leia sont là aussi : ils vont faire le début avec nous. Au départ, nous batifolons donc gaiement tous ensemble dans ce qui ressemble plus à un chemin aménagé qu’à une marche réputée difficile. Nous évoluons dans la lande , apprécions les premiers points de vue sur le fameux Tongariro (1967 mètres, pas l’Everest non plus), et la vallée qui se dévoile en contrebas de nous. Aucun dénivelé difficile pour l’instant. Deux petites heures passent tranquillement, sans froid. Avec des arrêts “j’enlève ma polaire, j’ai soif, j’ai faim, t’as vu le petit cours d’eau, c’est beau ici…”. Même Aron veut marcher ! Les trois filles caracolent en tête. Nous atteignons enfin Soda Spring, jolie chute d’eau, au pied de la montée. Geoffrey et moi faisons le détour pour aller l’admirer d’en bas. Les autres nous attendent, on se dépêche.

Thierry et les petits nous disent au revoir. Les choses sérieuses démarrent. On va se prendre 800 mètres de dénivelé en une petite heure, 400 marches à gravir (les filles ont compté) et puis ensuite plus de marche, juste de la grimpette. On s’arrête en chemin pour des plans photo souvenir magnifiques, toujours sur fond de Tongariro, cône majestueux.




Première vraie pause au cratère Sud. Immense. On marche au fond de la caldeira avant d’entamer la seconde montée.





A notre droite, soudain, le Mordor s’ouvre à nous. Mystérieux, inquiétant, splendide. On a vraiment l’impression que les Orques se cachent quelque part ici…Sauf qu’il fait un temps un peu trop ensoleillé pour qu’on ait franchement peur. Les doudounes et les coupe-vent sont bien au fond du sac. La polaire s’enlève dès qu’on marche…Le vent ? Il doit bien souffler à 30 km/h…


On attaque la 2eme partie de la montée, bien raide. Je sors de ma pneumonie et suis encore sous antibio. Un peu court, le souffle. J’ai la tête qui tourne et dois faire une pause. Pendant ce temps, Eden et Rose montent telles des petits cabris ! Qui a dit que les enfants ne marchaient pas ? On atteint enfin notre sommet : 1900 mètres, face au cratère rouge dont la dernière éruption date de 1926. Pas de signe de vent qui nous fasse nous agenouiller, pas de température extrême… Ici la roche a l’air déchiré. Elle a pris des teintes rouge sombre, effectivement. On apprécie les lieux. On félicite les filles, et on attaque doucement la redescente.


Il fait tellement beau, et puis on a faim. On s’arrête quasi tout de suite, en surplomb des fameux lacs émeraude, trois petits lacs qu’on a la chance de découvrir avec une couleur parfaitement émeraude, en effet, très très beau ! Dire que les gens rencontrés la veille ne les avaient même pas vus… Un parfait endroit pour reprendre des forces. Bon, c’est bien en pente, et il ne faut pas déraper, mais une fois calés… ca passe.


Il nous faut repartir assez vite car si on est au sommet, on a perdu pas mal de temps ce matin, à se promener plutôt que marcher sur la première partie, et il nous reste encore potentiellement un peu plus de 4 heures de marche…Comment on descend ce truc ? C’est raide, et plein de scories qui nous fond glisser. Le but : faire un peu comme au ski : souple sur les genoux, petits virages, bien appuyer sur les talons.

On arrive au niveau des petits lacs entiers en un temps record.




Nouveau grand plat qui nous mène à un autre très joli lac, le lac bleu, très bleu.


Et puis nous entamons la vraie descente. Une dizaine de kilomètres qui serpentent dans la lande. Le guide indiquait “par beau temps on peut apercevoir le lac Taupo”. Nous on le voit très très bien le lac ! Quel panorama !


Nous descendons donc tranquillement, en papotant. Les filles ensemble, les mamans ensemble. Geoffrey tout seul 🙂
Mais 10 km de paysage uniforme c’est un peu long, et l’exploit est derrière nous…On a un peu hâte d’arriver…. Les derniers kilomètres se fond dans les sous-bois, dans la forêt primaire. Ca tombe bien car en plus nous étions en train de mourir de chaud. A force de prendre des doudounes inutiles, on n’a pas pris assez d’eau…Tout à coup, on se rend compte qu’on est encore assez loin et que ce n’est pas gagné d’attraper la dernière navettes en bus qui nous ramènera au camping. Les derniers kilomètres se font au pas de course ! Un beau finish ! Et la dernière navette est bien là, ouf !! Les filles sont des championnes, même si elles sont épuisées. Bravo !! Trop fortes !! Et puis nous aussi on est fiers ! Une marche magnifique qui vaut sa réputation. Par contre, bien faire attention aux conditions meteo avant de partir ! Nous avons à priori eu une chance incroyable de la faire par ce temps.


Le soir, on retrouve Thierry, Aron et Leia pour un bon diner avec plein de calories ! On rit beaucoup, on s’entend décidément super bien. Les enfants jouent. Je propose la spécialité en dessert : les bananes au chocolat au barbecue. Une tuerie. A manger sans scrupule quand on a fait une marche comme celle d’aujourd’hui ! Hum !


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4 réflexions sur « Tongariro Alpine Crossing : Marche Mythique de Nouvelle-Zélande »